Mutuelle senior : quels sont les 3 postes de soins sans reste à charge ?

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Les besoins de santé augmentent à mesure qu’on vieillit. Certains soins deviennent prépondérants, comme l’optique, les prothèses dentaires ou encore les aides auditives. Peu remboursés par l’Assurance maladie, ces trois postes peuvent être pris en charge de manière très avantageuse par votre mutuelle senior dès lors que vous avez souscrit le contrat adéquat.

Bien choisir sa mutuelle senior

La mutuelle santé permet de compléter le remboursement de la Sécu. Les dépenses qui restent à la charge de l’assuré peuvent être couvertes en partie ou totalement selon le niveau des garanties souscrites. La mutuelle senior répond aux besoins spécifiques des assurés de plus de 55 ans, leur proposant une couverture renforcée sur les postes essentiels :

  • hospitalisation
  • médecine de ville
  • optique
  • dentaire
  • audiologie

Les meilleures mutuelles senior proposent également des prestations et des services annexes, comme la prise en charge des médecines douces et des actes de prévention ou des dépistages, ou encore des services assistance en cas d’hospitalisation prolongée ou d’immobilisation à domicile.

Alors qu’est observée une hausse record des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +10% sur les contrats individuels), mettre les offres en concurrence via un comparateur de mutuelle santé est un exercice salutaire pour éviter de payer le prix fort.

Bon à savoir : vous pouvez résilier votre mutuelle quand vous le souhaitez, sans obligation de respecter un préavis, après une année de souscription.

La réforme 100% Santé = 0 reste à charge

À l’heure du choix d’une nouvelle mutuelle santé, il est important de sélectionner l’offre qui correspond à vos besoins au meilleur prix, tout en limitant les éventuels restes à charge. L’optique, le dentaire et l’audiologie sont les 3 postes de soins parmi les plus onéreux, ils sont malheureusement peu couverts par la Sécu.

Depuis janvier 2020, s’est déployée la réforme 100% Santé, un dispositif opposable aux contrats de santé complémentaire dits responsables et solidaires qui supprime le reste à charge en optique, prothèses dentaires et aides auditives après intervention du régime obligatoire et de la complémentaire santé.

Toute mutuelle ou assurance de santé complémentaire, qu’il s’agisse d’un contrat senior, famille, étudiant ou collectif, est tenue de respecter ce cahier des charges.

En clair, vous n’avez rien à payer si vous choisissez un équipement du panier 100%. Libre à vous de sélectionner un appareillage hors de ce panier, auquel cas vous vous exposez à des restes à charge plus ou moins élevés qui seront remboursés par la mutuelle senior à hauteur de la garantie souscrite. 

La garantie optique

Le dispositif 100% Santé rembourse intégralement les lunettes de vue (verres de correction et monture) sélectionnées dans le premier panier dit de classe A. Les lentilles de contact ne sont pas éligibles.

L’opticien doit obligatoirement vous proposer un devis qui comprend une offre 100% Santé :

  • montures aux normes européennes à un prix inférieur ou égal à 30€ : vous pouvez choisir parmi 17 modèles minimum en 2 coloris
  • verres traitant l’ensemble des troubles visuels, amincis, anti-reflet et anti-rayures.

Les prestations de classe B sont à tarifs libres et bénéficient d’une prise en charge limitée à 100€ pour la monture par les organismes complémentaires. Vous avez la possibilité de panacher les équipements : des verres sans reste à charge et une monture hors panier 100% Santé et inversement. La périodicité de renouvellement de la prise en charge d’un équipement complet est fixée à 2 ans, sauf en cas de dégradation de la vue.

La garantie dentaire

Le 100% Santé s’applique également aux prothèses dentaires, dépenses onéreuses s’il en est et très peu couvertes par la Sécu. Le dispositif prévoit 3 paniers de soins prothétiques pour les couronnes, les bridges et les prothèses amovibles (dentiers) :

  • un panier sans reste à charge : notamment inlay-core métallique, couronne transitoire ou définitive sauf molaires (métallique, céramo-métallique, céramique zircone), prothèses amovibles en résine, bridge métallique toutes localisations
  • un panier aux tarifs maîtrisés : notamment couronne en zircone (molaires) ; bridge céramo-métallique autre qu’incisive et bridge mixte
  • un panier aux tarifs libres : couronne sur implant

Une prothèse sélectionnée dans le premier panier ne génère aucun reste à charge pour l’assuré. Rappelons que l’offre 100% Santé n’a aucun caractère obligatoire pour le patient. Vous pouvez opter pour des équipements plus sophistiqués, à tarifs libres ou maîtrisés. Le dentiste est en revanche obligé de vous présenter un devis dans lequel figurent les actes et les tarifs de l’offre 100% Santé.

La garantie audition

Un appareil auditif coûte au bas mot 1 300€ (par oreille), une dépense à laquelle certaines personnes ont dû renoncer par faute de moyens financiers, compte tenu du faible remboursement de la Sécu et d’une prise en charge complémentaire insuffisante de la part de leur mutuelle. Désormais, chaque personne présentant une déficience auditive couverte par un contrat responsable peut bénéficier d’un appareillage de qualité intégralement remboursé.

L’offre 100% Santé inclut :

    • tous les types d’aides auditives : contour d’oreille classique, contour d’oreille à écouteur déporté et intra-auriculaire
    • 12 canaux de réglage
    • au moins 3 des options suivantes : système anti-acouphène, connectivité sans fil, réducteur de bruit du vent, synchronisation binaurale, directivité microphonique adaptative, bande passante élargie ≥ 6 000 Hz, fonction apprentissage de sonie, dispositif anti-réverbération.

Le second panier comprend les aides auditives qui n’appartiennent pas au panier 100% Santé et dont les tarifs sont librement définis par le prestataire. Dans ce cas, la prise en charge par la Sécu est 240€ par oreille (60% sur la base d’un tarif fixé à 400€), et les contrats responsables ne sont pas tenus de rembourser le reste à charge. Ces contrats prennent en charge au maximum 1 700€ par oreille (incluant la part de la Sécu).

Les frais d’optique, de dentaire et d’audiologie relèvent du principe du tiers payant : vous n’avez rien à avancer ; il revient au professionnel de transmettre les informations à la Sécu et à votre mutuelle, sous réserve de présenter votre carte Vitale et votre attestation de mutuelle.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 04/01/2024 | Modifié le 05/01/2024

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.