Dépistages après 50 ans : quel remboursement par la mutuelle santé ?

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Vous venez de passer la cinquantaine ? C’est le moment de faire un check-up complet, même en l’absence de soucis de santé. Prévenir vaut mieux que guérir. Les dépistages permettent de s’assurer que tout va bien et de déclencher une prise en charge médicale précoce en cas de pathologie latente. Voyons quels sont les examens recommandés à partir de 50 ans et leur remboursement par l’Assurance Maladie et votre mutuelle.

Quels examens médicaux à partir de 50 ans ?

Les risques de santé augmentent avec l’âge. Se faire dépister régulièrement à partir de 50 ans est important, car les chances de guérison et de survie sont d’autant plus élevées que la ou les maladies sont diagnostiquées précocement.

Les cancers

À partir de 50 ans, il est vivement recommandé d’effectuer 4 contrôles essentiels :

  • Dépistage du cancer du sein : concerne toutes les femmes entre 50 et 74 ans, sans symptômes ou n’ayant pas de facteurs de risques autre que l’âge ; la mammographie de dépistage s’effectue tous les 2 ans sur courrier d’invitation.
  • Dépistage du cancer du col de l’utérus : se fait tous les 5 ans pour les femmes à partir de 30 ans, et ce, jusqu’à 65 ans, si le résultat du test HPV-HR est négatif.
  • Dépistage du cancer colorectal pour hommes et femmes entre 50 et 74 ans : 95% des cancers colorectaux sont diagnostiqués après 50 ans, chez l’homme comme chez la femme, et quand le diagnostic est précoce, ce cancer se soigne dans 9 cas sur 10. La recherche de sang dans les selles précède la coloscopie.
  • Dépistage du cancer de la peau : recommandé aux personnes ayant un teint clair et celles exposées au soleil.

Le bénéfice du dépistage du cancer de la prostate n’étant pas démontré clairement scientifiquement, cet examen n’est pas systématiquement recommandé.

Les maladies cardio-vasculaires

Un bilan lipidique est recommandé même en l’absence de facteurs de risques cardio-vasculaires (tabagisme, alcoolisme, surpoids et obésité, etc.).

L’ostéoporose

Avec la ménopause, le risque de développer une ostéoporose s’accroît. Deux fois plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes, cette maladie qui fragilise les os et intensifie les risques de fractures peut être décelée par un examen radiographique, l’ostéodensitométrie. Il est réalisé en priorité pour les femmes qui ne suivent pas de traitement hormonal substitutif et celles qui présentent des risques accrus de fragilité osseuse.

Les troubles auditifs

La diminution physiologique des capacités auditives se manifeste en général à partir de 50 ans et s’aggrave avec l’âge. Non détectée rapidement, elle est responsable d’une surdité progressive, irréversible et bilatérale. Un bilan systématique annuel est recommandé à partir de 60 ans.

Les troubles de la vision

DMLA (Dégénérescence Maculaire liée à l’âge), cataracte, glaucome, presbytie sont des troubles de la vision très fréquents chez les seniors. Détectés précocement, ils peuvent être traités ou ralentis telle la DMLA qui ne se guérit pas. Un contrôle de la vue est préconisé tous les ans.

Comment les dépistages sont remboursés ?

Prise en charge par l’Assurance Maladie

Les dépistages et autres bilans médicaux sont remboursés par l’Assurance maladie dès lors qu’ils sont prescrits par un médecin, ou, comme pour le cancer du sein ou le cancer colorectal, quand ils font l’objet d’une invitation avec bon de prise en charge à 100%.

Depuis le 1er septembre 2016, les femmes nécessitant un dépistage spécifique du cancer du sein (femmes ayant un risque élevé ou très élevé de cancer du sein quel que soit leur âge) bénéficient d’une prise en charge à 100% de la part d’Ameli pour les examens recommandés à leur situation.

S’agissant du cancer colorectal, le test de détection de sang dans les selles est remis gratuitement par l’Assurance Maladie sans avance de frais. Ce kit peut être commandé en ligne depuis le site monkit-depistage-colorectal.fr ; vous pouvez également l’obtenir directement en pharmacie depuis mai 2022.

Bon à savoir : la CPAM propose un examen de prévention en santé, accessible à toute personne affiliée au régime général ou à la MSA (régime agricole), mais aussi à ses ayants droit. Il est gratuit et s’effectue dans un des 85 Centres d’Examen de Santé (CES). Il est donné en priorité aux bénéficiaires du RSA et de la CSS (Complémentaire Santé Solidaire), aux demandeurs d’emploi, aux personnes handicapées, aux jeunes entre 16 et 25 ans en stage de formation et aux personnes âgées de 60 à 75 ans.

Remboursement par la mutuelle

Les dépistages systématiques mis en place par l’Assurance Maladie ne génèrent aucun reste à charge (cancer du sein, cancer colorectal, cancer du col de l’utérus). Les autres examens sont remboursés au taux habituel sur la base du tarif conventionné, le reste à charge étant complété par votre mutuelle santé à hauteur des garanties souscrites.

Si les contrôles indiquent que vous avez besoin de prothèses dentaires et/ou d’aides auditives, sachez que vous bénéficiez de la réforme 100% Santé, un dispositif en place depuis janvier 2021 qui supprime les restes à charge après intervention de la Sécu et de la mutuelle (contrat responsable).

Bon à savoir : si vous êtes couvert par un contrat dit responsable et solidaire, soit 95% des complémentaires santé, vous avez droit au remboursement intégral de 2 actes de prévention. Il peut s’agir d’actes de dépistage (audition, hépatite B, etc.), du détartrage dentaire, de la vaccination. Les mutuelles les plus généreuses vont au-delà des 2 actes obligatoirement remboursés.

Si vous n’êtes pas satisfait de votre contrat, mettez les offres en concurrence via un comparateur de mutuelle santé. Vous accédez rapidement et gratuitement aux meilleures offres du marché. À garanties équivalentes, vous pouvez économiser jusqu’à 300€ par an sur votre mutuelle senior.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 27/12/2023 | Modifié le 28/12/2023

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.