Retraite : quelle mutuelle santé senior en 2023 ?

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La retraite est une étape importante de la vie qui apporte son lot de changements et d'ajustements. Parmi ceux-ci, il y a la question de la couverture santé, qui est un élément essentiel pour préserver sa qualité de vie. À partir de la retraite, les besoins de santé évoluent et augmentent malheureusement, ce qui justifie l'importance d'avoir une mutuelle adaptée, au meilleur prix, pour être bien protégé et préserver son pouvoir d’achat.

Est-ce que la mutuelle est obligatoire à la retraite ?

La réponse à cette question est simple : non, la mutuelle n'est pas obligatoire à la retraite. Cependant, il est fortement recommandé d'en avoir une, car les besoins de santé peuvent être plus importants à cette période de la vie.

En effet, avec l'âge, les risques de maladies et d'hospitalisation augmentent, ce qui peut entraîner des frais de santé importants. Or, la Sécurité Sociale ne rembourse pas la totalité des dépenses de santé, d'où l'importance d'avoir une mutuelle senior qui complète les remboursements.

Rappelons que la mutuelle est obligatoire dans le cadre de l’entreprise. Depuis janvier 2016, toutes les entreprises du secteur privé doivent proposer à l’ensemble de leurs salariés une complémentaire santé collective qu’elles financent au moins à 50%.

Comment garder sa mutuelle à la retraite ?

En tant qu’ex-salarié, vous avez la possibilité de garder votre mutuelle entreprise une fois retraité. Il vous suffit d’en informer l’assureur dans les six mois qui suivent la fin de votre contrat de travail. Cette option est rarement la bonne car elle comporte plusieurs inconvénients de taille :

  • Vous devez conserver les mêmes garanties, même si vos besoins ont changé et sont amenés à changer.
  • L’assureur maintient le tarif la première année, mais la cotisation est entièrement à votre charge. À compter de la deuxième année, l’assureur augmente le tarif de 25%, puis de 50% la troisième année, pour ensuite appliquer des tarifs libres au-delà.
  • Vous ne bénéficiez plus de la déduction d’impôt des cotisations, puisque la mutuelle perd son caractère obligatoire.

Le passage à la retraite est l’occasion de faire le bilan de vos attentes en matière de santé et de garanties, et d’aller sonder les offres proposées sur le marché.

Pourquoi souscrire une mutuelle santé senior ?

Les complémentaires santé sont de plus en plus personnalisables et notamment la mutuelle santé senior, une couverture santé destinée aux personnes âgées de plus de 55 ans. Elle est conçue pour couvrir les frais médicaux qui ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie, comme les dépassements d’honoraires, la cure thermale et les médecines douces (ancre), des soins très prisés des seniors, et pour renforcer les prestations sur les postes de santé onéreux que sont :

  • les soins dentaires,
  • les frais d'hospitalisation,
  • les consultations chez les spécialistes,
  • les frais de lunettes et de prothèses auditives.

Sachez que les contrats dits responsables et solidaires, soit 90% du marché de la complémentaire santé, sont soumis de respecter la réforme 100% Santé qui les oblige à rembourser intégralement les frais d’optique, de dentaire et d’aides auditives après intervention de l’Assurance Maladie.

Souscrire une mutuelle santé senior est donc une décision judicieuse pour de nombreuses raisons. Primo, la mutuelle retraite permet de couvrir les dépenses de santé imprévues et coûteuses qui peuvent survenir avec l'âge. Les seniors ont des besoins de santé différents des plus jeunes et peuvent nécessiter un suivi et des soins plus fréquents. La complémentaire santé senior peut aider à couvrir les frais élevés associés à ces soins et éviter des restes à charge parfois insurmontables.

Secundo, les mutuelles santé seniors offrent une couverture plus adaptée aux besoins des personnes retraitées, notamment en termes de services de prévention et de suivi médical. Les contrats de santé senior proposent souvent des bilans de santé annuels, et des programmes de prévention destinés aux seniors, ainsi que des services d’assistance en cas d’immobilisation prolongée ou d’hospitalisation (portage des repas et des médicaments, garde des animaux de compagnie, aide administrative, etc.).

Quel est le prix moyen d’une mutuelle pour retraité ?

Le prix moyen d’une mutuelle se situe entre 10€ par mois pour une mutuelle santé étudiant et plus de 100€ par mois pour un contrat destiné à couvrir les besoins d’une personne de 65 ans ou plus.

Le montant varie grandement en fonction du profil et des besoins de la personne concernée. Selon le média spécialisé L’Argus de l’Assurance, le top 3 des mutuelles par chiffre d’affaires sont Harmonie Mutuelle, Mgen et Aésio Mutuelle, ce qui ne signifie pas qu’elles sont nécessairement les mieux placées en termes de qualité de services et de prestations.

Comment trouver la meilleure mutuelle santé senior ?

La santé est une préoccupation majeure quand on prend de l’âge. La préserver est essentielle pour profiter le plus longtemps de sa retraite. Il est donc important de trouver une mutuelle santé adaptée à ses besoins pour bénéficier d'une couverture optimale. Pour trouver la meilleure mutuelle santé senior, il est recommandé d’utiliser un comparateur de mutuelle santé.

Les comparateurs de mutuelle santé sont des outils en ligne qui mettent en concurrence les différentes offres du marché. Ils permettent de mettre en évidence les différences de garanties, de tarifs et de services proposés par chaque contrat. Il est donc conseillé de prendre le temps de comparer les différentes offres proposées avant de passer à l’étape de la souscription.

Les devis mutuelle santé permettent d'avoir une estimation précise du coût de la mutuelle en fonction des garanties souhaitées. Il est important de demander plusieurs devis pour pouvoir comparer les différentes offres proposées par les mutuelles santé.

Les garanties doivent être adaptées aux besoins de chaque senior. Analysez en amont vos besoins sur la base de votre consommation actuelle d’actes et de produits médicaux, en tenant compte des postes de santé qui doivent être renforcés à l’avenir.

Sachez que la réglementation vous permet de changer de mutuelle à tout moment et sans frais après une année de souscription. On parle de résiliation infra-annuelle en mutuelle santé, mesure fondamentale pour les droits des consommateurs autorisée depuis le 20 décembre 2020. Ne vous privez pas de cette opportunité pour économiser jusqu’à 200€ par an à couverture équivalente.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 23/03/2023 | Modifié le 29/03/2023

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.