Mutuelle santé senior : comment choisir le bon contrat au meilleur prix ?

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La santé est un enjeu majeur pour chacun d’entre nous, elle l’est d’autant plus pour les seniors. L’outrage du temps fait son œuvre et fragilise même les plus solides. Être couvert par une mutuelle santé efficace est alors essentiel pour éviter des restes à charge trop importants voire rédhibitoires qui pousseraient au renoncement. Voici les critères à privilégier pour sélectionner une mutuelle compétitive qui correspond aux besoins d’un assuré senior.

Mutuelle senior : compléter efficacement le régime général

Davantage sujets aux problèmes de santé que les plus jeunes, les seniors ont besoin d’être protégés par une complémentaire santé adaptée qui prend en compte les spécificités de l’âge. La mutuelle santé senior répond aux exigences de suivi et de protection des assurés dès l’âge de 50 ans et ajuste les garanties en fonction de l’âge.

L’Assurance Maladie prend en charge une partie des dépenses médicales, celles soumises à la prescription d’un médecin ou d’un professionnel de santé. Le remboursement se fait sur la base du tarif de convention qui est bien souvent éloigné des frais réels engagés. Le reste à charge pour le patient est plus ou moins élevé, et peut se révéler difficilement supportable financièrement, notamment en cas de dépassement d’honoraires ou d’hospitalisation. C’est ici qu’intervient la mutuelle, prendre en charge le ticket modérateur et permettre à l’assuré de ne pas avoir à supporter des restes à charge qui pourraient éventuellement entraîner le report, ou plus grave, le renoncement à se soigner.

Comment choisir sa mutuelle senior ?

Le choix d'une bonne mutuelle santé est rendu complexe par la pléthore d’offres dans un marché ultra concurrentiel. Pour séparer le bon grain de l’ivraie, une seule solution : comparer les offres via un outil en ligne rapide, simple et gratuit, un comparateur de mutuelle santé. Quel que soit votre âge, vous accédez aux contrats les plus compétitifs du moment et pouvez sélectionner la formule qui correspond à vos besoins au meilleur prix. Encore faut-il savoir sur quels critères choisir sa mutuelle senior.

Les postes de soins à privilégier

Cinq postes de soins sont essentiels pour les seniors et nécessitent une garantie d’un niveau suffisant pour optimiser les remboursements :

  • médecine de ville : consultations, imagerie médicale, médicaments, analyses

  • hospitalisation : la Sécu rembourse 80% des frais, 100% en cas d’affection de longue durée, en aucun cas les dépassements d’honoraires, incontournables en anesthésie et chirurgie. Plusieurs jours d’hospitalisation entraînent des restes à charge importants, les 20% restant sur la base du tarif de convention, et les frais de confort éventuels (chambre individuelle, lit accompagnant, téléviseur, etc.).

  • optique : 87% des 55 ans et plus portent des lunettes de correction !

  • dentaire : la fragilisation de l’émail des dents, une des conséquences de l’âge, augmente les risques de fêlures et de caries, parmi les nombreux problèmes dentaires qui touchent les plus âgés.

  • audition : 30% des personnes à partir de 60 ans souffrent de problèmes auditifs et d’une baisse de l’audition.

S’agissant des frais dentaires (prothèses), d’optique et d’audition, la réforme du 100% Santé permet à chacun de s’équiper à moindres frais. Après intervention du régime général et de la mutuelle, l’assuré bénéficie d’un reste à charge zéro s’il choisit un équipement dans le panier de soins 100% Santé.

Les autres points importants de la mutuelle senior

La mutuelle senior vous permet de sélectionner le niveau de garantie. Inutile de renforcer la garantie optique si vous ne portez pas de lunettes, idem avec la garantie audiologie si votre ouïe est parfaite. La modulation des garanties permet d’être couvert au plus près de ses besoins et de payer uniquement pour les prestations qui comptent pour vous. 

Un taux de remboursement de 100% signifie que vous êtes pris en charge à hauteur du tarif de convention. En cas de dépassement, vous en êtes de votre poche. Si vous consultez régulièrement des médecins spécialistes et que votre état de santé nécessite un suivi régulier, renforcez la garantie médecine de ville, ainsi que la garantie hospitalisation. Le taux de prestations peut aller jusqu’à 400%, toujours dans la limite des frais engagés.

Si vous êtes adepte des médecines douces (chiropraxie, naturopathie, réflexologie, hypnose, acuponcture, etc.), sélectionnez un contrat qui met en place une prise en charge décente. Vérifiez la liste des pratiques couvertes par la mutuelle et le forfait proposé, car les médecines douces ou alternatives ne bénéficient d’aucun remboursement de l’Assurance Maladie.

Voici d’autres critères à prendre en compte lors du choix de votre mutuelle senior :

  • le délai de carence, à savoir le délai d’attente avant de pouvoir bénéficier des prestations : mis en place pour éviter les effets d’aubaine, il est variable selon les contrats et peut aller jusqu’à 6 mois pour la garantie hospitalisation (sauf accident). Certaines mutuelles ne pratiquent pas de délai de carence.
  • les prestations d’assistance : les meilleures mutuelles seniors incluent des services annexes, le plus souvent en cas d’hospitalisation, d’immobilisation prolongée ou de problème majeur (aide à domicile, déplacement d’un proche à votre chevet, garde-malade, livraison de repas et de médicaments, garde d’animaux, aide à la recherche d’un établissement de soins, services d’un ergothérapeute en cas de dépendance, etc.).
  • les services d’information : assistance téléphonique, plateforme de conseils-santé et de prévention, aide juridique en cas d’erreur médicale.
  • l’assistance à l’étranger : si vous partez ne serait-ce qu’une fois dans l’année à l’étranger, assurez-vous que votre mutuelle peut compléter la prise en charge de l’Assurance Maladie des soins reçus hors des frontières françaises. La politique de remboursement des soins à l’étranger est très variable d’une mutuelle à l’autre.

La meilleure mutuelle pour un senior est celle qui réalise l’équilibre parfait entre protection et tarifs. Un arbitrage souvent difficile. La mutuelle la plus chère n’est pas forcément celle qui vous propose la meilleure couverture. À garanties équivalentes, vous pouvez économiser jusqu’à 300€ par an en mettant les offres en concurrence via un comparateur.

Vous êtes peut-être éligible à des aides vous permettant de souscrire une mutuelle senior à moindres coûts : la Complémentaire Santé Solidaire vous donne accès à une mutuelle gratuitement ou moyennant une participation minime selon vos ressources.

Sachez enfin que vous pouvez résilier votre mutuelle à tout moment après une année de souscription. Au-delà d'un an d'engagement, vous n'êtes plus lié à un contrat qui ne vous correspondrait plus ou qui vous coûte trop cher.

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.