Mutuelle santé: les Français dépensent en moyenne 880€ par an

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En 2021, les Français vont dépenser en moyenne 880€ pour s'offrir une complémentaire santé, soit une augmentation de 4,3% par rapport à l'an passé. Derrière cette moyenne, de fortes disparités entre les générations et entre les zones géographiques, comme nous le montre l'étude du comparateur Le Lynx, publiée jeudi 25 mars par le journal Le Parisien.

Une augmentation difficilement justifiable

Notre confrère Le Lynx s'est penché sur les primes que doivent payer les Français en 2021 pour être couvert par une complémentaire santé. Sur la base des quelque 278 616 contrats scrutés à la loupe, il chiffre la dépense moyenne à 880€ cette année, soit un bond de 4,3% par rapport à 2020. Un chiffre identique à celui avancé par l'association UFC-Que Choisir en janvier dernier. Pourquoi une telle inflation, alors que les organismes ont réalisé 2,2 milliards d'euros d'économies l'an passé, principalement en raison des nombreux reports de consultations et d'interventions chirurgicales, et d'une augmentation des téléconsultations remboursées à 100% par la Sécurité Sociale ?

L'État compense partiellement ces économies en imposant aux mutuelles une "taxe Covid" d'un milliard d'euros en 2021 (puis de 500 000€ en 2022). Cette participation à l'effort de guerre ne justifie pas à elle seule l'augmentation très nette des cotisations pour 2021. Le directeur de la Mutualité Française, Albert Lautman, assure que les gains engrangés en 2020 auraient été redistribués via une baisse des primes sans l'application de cette nouvelle taxe. La hausse des tarifs correspond selon lui "au vieillissement de la population, à la multiplication des maladies chroniques et aux nouvelles prises en charge".

Ces nouvelles prises en charge concernent la mise en œuvre de la réforme 100% Santé, totalement opérationnelle depuis janvier 2021, qui prévoit un reste à charge nul en optique, dentaire et audiologie pour les équipements choisis dans le panier de soins 100%. Les organismes complémentaires se mettent en place depuis janvier 2019, et doivent tenir compte de la revalorisation des plafonds tarifaires imposés sur les prothèses dentaires et les aides auditives.

Primes variables selon l'âge et la région

Derrière le coût moyen annuel de 880€, se cachent des disparités très fortes en fonction de l'âge et de la zone d'habitation. L'étude du Lynx évalue la dépense moyenne pour les trois tranches d'âge (18-25 ans, 26-55 ans et plus de 55 ans) dans les 12 régions métropolitaines. Les écarts vont du simple au triple. Une jeune paiera en moyenne 424€ par an, tandis qu'un senior devra dépenser 1 257€. Un différentiel énorme qui s'explique par les besoins de santé accrus des plus âgés, qui privilégient les formules avec des renforts de garanties, et la propension des jeunes à préférer les formules d'entrée de gamme qui proposent une couverture réduite a minima. Si la réforme 100% Santé est aujourd'hui opérationnelle sur les trois postes de soins (optique, dentaire et audiologie) et accessible à tous les assurés couverts par un contrat responsable, il est encore trop tôt pour en mesurer l'impact sur les cotisations.

La zone géographique a également une incidence sur les tarifs. C'est en Île-de-France, dans les Hauts de France et en région PACA qu'un Français dépense le plus pour sa mutuelle, respectivement 909€, 923€ et 907€ par an tous âges confondus. Un senior parisien paie en moyenne 1 330€ contre 1 118€ pour un Breton. Un écart de plus de 200€ qui trouve son explication dans l'offre de soins proposée, plus riche en région parisienne qu'en Bretagne où les déserts médicaux sont une réalité. Deux régions affichent une dépense moyenne inférieure à 800€ par an (tous âges confondus) : la Bretagne justement (784€) et les Pays de la Loire (799€). Ailleurs, les assurés déboursent entre 844€ (Normandie) et 885€ (Auvergne-Rhône-Alpes).

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Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 26/03/2021 | Modifié le 04/10/2022

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.