Comment changer de mutuelle santé à tout moment ?

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À compter du 1er décembre, les contrats d'assurance santé sont résiliables à tout moment après une année d'engagement. Une aubaine pour tous les assurés qui bénéficient enfin d'une procédure simplifiée pour changer de formule et faire des économies sur leur couverture complémentaire. En effet, le gouvernement a instauré la Résiliation Infra-Annuelle (RIA) à travers une loi permettant aux souscripteurs de changer d’assureurs plus facilement. Le but est d'accroître la concurrence au sein du marché des complémentaires santé afin de favoriser l’accès de tous les Français aux meilleurs soins, pour un coût raisonnable.

Peut-on changer de mutuelle quand on veut ?

La résiliation infra-annuelle est une véritable révolution dans le marché de la complémentaire santé. Réclamée depuis des années par les associations de consommateurs, la mesure avait été introduite dans le domaine des assurances auto, habitation et affinitaires (loi Hamon) début 2015. À compter du mardi 1er décembre, les assurés pourront changer de contrat d'assurance santé complémentaire à tout moment, sans justification ni application de frais ou pénalités. La seule obligation : que le contrat à résilier ait déjà un an révolu.

Quel est le délai légal pour résilier une mutuelle ?

Jusqu'à présent, les assurés devaient dénoncer leur contrat dans le respect des délais, soit deux ou trois mois avant la date d'anniversaire. À défaut, le contrat était tacitement reconduit pour une année supplémentaire. Désormais, ils n'auront plus à se soucier de la date butoir pour aller voir ailleurs et changer en faveur d’une formule qui soit en meilleure adéquation avec leurs besoins de santé et leur budget. La mise en concurrence des offres se fait rapidement et sans engagement grâce aux comparateurs en ligne comme Magnolia.fr. Plus de 300 contrats sont évalués et ceux correspondant au profil de l'assuré sélectionné, avec la possibilité de bénéficier des conseils avisés de courtiers spécialisés.

Il reste un domaine d'assurance où la résiliation infra-annuelle remplirait son office salutaire pour le jeu de la concurrence et le portefeuille des consommateurs : l'assurance emprunteur. Adoptée à l'Assemblée Nationale courant octobre 2020, puis retoquée dans la foulée par une commission paritaire mixte, la résiliation à tout moment en assurance crédit devra attendre que le législateur lui donne une nouvelle chance.  

Comment changer de complémentaire santé ?

Selon la loi n°2019-733 relative au droit de résiliation de contrats de complémentaire santé, il suffit d'adresser la lettre de résiliation à l'ancien assureur, soit :

  • par lettre ou sur tout support durable ;
  • par déclaration faite au siège social ou chez le représentant de l'assureur ;
  • par acte extrajudiciaire ;
  • par communication à distance si la souscription du contrat s’est faire en ligne ;
  • par tout autre moyen prévu au contrat.

La résiliation sera effective un mois après la date de réception de la notification. L'assureur devra rembourser le trop-perçu de cotisations dans un délai de 30 jours. Le nouvel organisme assureur peut se charger de ces démarches au nom de l'assuré.

Comment résilier sa mutuelle pour une autre ?

Depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur la résiliation de mutuelle, la condition sine qua none pour résilier une mutuelle concerne l’ancienneté du contrat de mutuelle. Tout souscripteur peut procéder à une demande de résiliation de son adhésion après un an d’engagement, sans avoir à se justifier ni à payer des frais.

Comment changer de mutuelle sans préavis ?

Il n’est plus nécessaire de respecter un préavis de deux mois avant la prochaine date d’anniversaire du contrat si vous souhaitez envoyer une lettre de résiliation. Après un an d’engagement, vous pouvez mettre un terme à votre contrat à tout moment pour vous tourner vers une nouvelle mutuelle.

Changement de mutuelle avant la date d’anniversaire

En cas de changement de situation personnelle ou professionnelle, il est possible de demander la résiliation de votre mutuelle de santé. À la suite d’un mariage, d’un décès ou d’un déménagement par exemple, le souscripteur peut faire résilier sa mutuelle pour en choisir une autre, dont les conditions sont plus adaptées à sa nouvelle situation. Le changement d’employeur, la souscription d’une mutuelle d’entreprise (obligatoire pour les salariés) ou un départ à la retraite sont également des motifs valables pour la résiliation d’un contrat qui n’a pas encore duré 1 an.

Comment rédiger et envoyer sa lettre de résiliation de mutuelle santé ?

Le contenu de la lettre de résiliation peut être rédigé de façon assez simple. Le plus important est d’être clair sur votre volonté de mettre un terme immédiatement au contrat, sans oublier de renseigner vos coordonnées, le type ou le nom du contrat de mutuelle, sa référence ou son numéro et la date de souscription.

En cas de demande de résiliation avant le premier anniversaire du contrat pour changement de mutuelle, vous devez joindre les justificatifs prouvant votre changement de situation.

Changement de mutuelle santé : les étapes pour réussir cette démarche

Maintenant que vous connaissez les conditions requises pour un changement de mutuelle santé, voici les étapes à suivre pour réaliser cette démarche.

Étape n°1 : Vous assurer que vous remplissez bien les conditions préalables à un changement de complémentaire santé

Si vous avez déjà effectué un an d’engagement avec votre mutuelle actuelle, vous pouvez immédiatement procéder à un changement de mutuelle. Si ce n’est pas le cas, vous devrez attendre le prochain anniversaire de votre contrat avant de pouvoir demander sa résiliation. Un déménagement, un changement de situation personnel ou professionnel ainsi qu’une augmentation abusive et injustifiée du tarif peuvent toutefois vous autoriser à changer de contrat de mutuelle santé.

Étape n°2 : Trouver une nouvelle mutuelle

Dénichez l’offre qui vous convient le mieux en utilisant notre comparateur de mutuelle. N’hésitez pas à demander des devis auprès de différents assureurs. Comparez les conditions, les cotisations, les garanties et vérifiez les détails déterminants comme le délai de carence et les avantages concernant les ayants droit avant de valider votre adhésion. Le but est de trouver le contrat de mutuelle qui propose le meilleur rapport garantie/prix. Évitez de vous focaliser uniquement sur le coût.

Étape n°3 : Envoyer votre lettre de résiliation

Une fois une meilleure offre trouvée, vous pouvez rédiger et envoyer votre lettre de résiliation à votre assureur afin de lui annoncer officiellement votre volonté de mettre un terme à votre adhésion.

Étape n°4 : Obtenir une attestation de radiation

Demandez une attestation de radiation auprès de votre ancien organisme d’assurance. Ce document vous évitera un délai de carence et fera office de preuve que votre ancien contrat de mutuelle n’a pas été rompu pour défaut de paiement.

Étape n°5 : Souscrire la nouvelle mutuelle

Il ne vous reste plus qu’à signer un nouveau contrat de complémentaire santé auprès de l’établissement de votre choix.

Hausse des tarifs des mutuelles

La résiliation infra-annuelle des contrats de santé complémentaire intervient dans une période où le pouvoir d'achat des ménages est fragilisé par la crise économique. Nul doute que les assurés vont profiter de cette opportunité pour minimiser la facture annuelle, ce que redoutent les mutuelles et autres organismes assureurs. Ceux-ci doivent absorber les coûts de la mise en œuvre de la réforme 100% Santé, auxquels s’ajoute la taxe exceptionnelle de 2 milliards d'euros.

Cette "taxe Covid" vise à compenser les économies réalisées par les assureurs durant cette crise sanitaire suite à la baisse d'activité particulièrement notable dans les spécialités financées en grande partie par les complémentaires santé, comme le dentaire et l'optique. 

D'après les chiffres mensuels de l'Assurance Maladie, entre janvier et juillet 2020, les remboursements de soins généralistes ont diminué de près de 9%, ceux des soins spécialisés de 12,8% et ceux des soins dentaires de 19,6%, ce qui aurait permis de renflouer les comptes des complémentaires santé de 2,5 à 3 milliards d'euros. Si les complémentaires reconnaissent avoir payé moins de prestations depuis mars dernier, elles jugent cette contribution démesurée, leur mission étant de compléter les remboursements de la Sécurité Sociale, pas de financer son déficit.

Les voilà désormais confrontées à une éventuelle fuite d'adhérents, partis à la concurrence. Selon le site spécialisé Good Value for Money, la hausse moyenne pour l'an prochain serait comprise entre 3% et 5% (hors indexation liée à l'âge). 

Aux assureurs de se réinventer et de proposer des contrats plus lisibles afin de retenir leurs clients actuels et d'attirer le chaland. En comparant les offres, il est possible de diminuer en moyenne la cotisation annuelle de 15% à 20%. Les organismes seraient également bien inspirés de faciliter le changement d'assurance en prenant en charge les démarches de résiliation à la place de l'assuré, comme cela se pratique en assurance auto et habitation.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 30/11/2020 | Modifié le 30/03/2023

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.