Crédit immobilier : vrai/faux sur le taux d’usure en 2023

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Le taux d’usure est apparu dans le champ lexical du crédit immobilier en cette année de grave crise immobilière. Accusé de freiner l’accès au financement bancaire, le taux d’intérêts maximum légal est régi par une réglementation stricte qui a tout récemment évolué. Face à ces changements, jouons au "jeu du vrai ou faux" pour éviter toute méprise.

Le taux d’usure protège les emprunteurs

Vrai. Le taux d’usure est le taux maximal autorisé auquel les banques peuvent octroyer des crédits. Il permet de protéger les consommateurs contre les éventuels taux usuraires ou excessifs, et vise à limiter l’endettement des ménages.

Le taux d’usure est le taux que la banque ne doit pas dépasser et constitue le plafond du taux annuel effectif global (TAEG), qui comprend tous les frais liés à l’obtention du crédit : intérêts, frais de dossier, garantie (hypothèque ou caution), primes d’assurance emprunteur, etc.

Le taux d’usure concerne uniquement les crédits immobiliers

Faux. S’il fait régulièrement débat dans le cadre du crédit immobilier, le taux d’usure concerne tous les crédits consentis aux particuliers. Quelle que soit leur nature, tous sont soumis à ce bouclier de protection : crédits à la consommation (prêt personnel, prêt affecté, crédit renouvelable, prêt travaux d’un montant inférieur à 75 000€), crédits immobiliers (prêts à taux fixe, prêts à taux variable, prêts-relais), et même découverts bancaires.

Sachez qu’il n’y a pas de taux d’usure pour les SCI (Société Civile Immobilière).  Un prêt immobilier consenti à une SCI n'est pas soumis à la réglementation de l'usure.

Le taux d’usure est identique quel que soit le crédit

Faux. Le taux d’usure applicable aux prêts à la consommation dépend du montant du prêt : inférieur ou égal à 3 000€, compris entre 3 000€ et moins de 6 000€, supérieur à 6 000€.

S’agissant des crédits immobiliers, il varie selon la durée de remboursement ou la nature. Voici les taux d’usure applicables en septembre 2023 :

    • Prêt d’une durée inférieure à 10 ans : 4,23%
    • Prêt d’une durée comprise entre 10 et moins de 20 ans : 5,28%
    • Prêt d’une durée de 20 ans et plus : 5,56%
    • Prêt à taux variable : 5,13%
    • Prêt-relais : 5,53%.

Le taux d’usure est modifié régulièrement

Vrai. Le taux d’usure évolue en fonction des conditions de financement bancaire. Historiquement, il est calculé chaque trimestre par la Banque de France sur la base des TAEG moyens octroyés par les banques, et augmentés d’un tiers. Le taux d’usure est donc égal à 1,33% des taux pratiqués le trimestre précédent. 

L’envolée des taux d’intérêts depuis début 2022 a montré les limites d’une révision trimestrielle, entraînant trop rapidement un effet ciseau qui prive de crédit immobilier un grand nombre d’emprunteurs pourtant solvables.

Depuis février 2023, la BdF actualise sur la même base de calcul (les crédits accordés des 3 derniers mois), mais à un rythme mensuel, et ce, de manière provisoire jusqu’en janvier 2024. La mensualisation du taux d’usure permet aux banques d’ajuster leurs barèmes plus régulièrement, qui sont ainsi davantage en phase avec l’évolution des contraintes monétaires que la Banque Centrale Européenne fait peser sur elles.

Le taux d’usure réduit la capacité d’emprunt

Faux. Votre capacité d’emprunt est déterminée par le niveau de vos revenus et les taux d’intérêts du moment. Le taux d’usure n’a aucune incidence sur votre capacité d’emprunt, qui se trouve diminuée d’environ 20% depuis dix-huit mois face à la progression constante de taux d’intérêts.

L’octroi du crédit immobilier n’en est pas moins encadré. Les règles du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) obligent les banques à :

  1. ne pas outrepasser 35% de taux d’endettement (avant impôt, assurance de prêt incluse)
  2. plafonner la durée de remboursement à 25 ans, portée à 27 ans en cas d’achat sur plan (VEFA) ou d’achat dans l’ancien avec travaux de rénovation importants.

Le taux d’usure peut empêcher d’utiliser son PEL

Vrai. Compte tenu de la vive remontée des taux d’intérêts, certains sont tentés de casser leur Plan Épargne Logement. Ceux qui détiennent un PEL depuis au moins 4 ans peuvent demander un prêt épargne logement à un taux préférentiel et minimiser ainsi le recours au crédit bancaire classique. L’épargne accumulée sur un PEL permet en effet d’obtenir un prêt complémentaire au crédit classique, à un taux d’intérêts fixé dès le départ en fonction de la date l’ouverture du plan. Quand ce taux est supérieur au taux d’usure, la banque ne peut accepter d’adosser le crédit au prêt épargne logement et refuse le financement.

Pour les PEL ouverts entre le 1er août 2016 et le 31 décembre 2022, le taux de prêt était de 2,2%. Depuis le 1er janvier 2023, il est remonté à 3,2% en raison de la progression de l’inflation. Les PEL qui posent problème actuellement sont ceux ouverts entre juin 1983 et juillet 1984, car ils affichent un taux de 6,30%. Rappelons que le taux d’usure est de 5,56% pour les crédits immobiliers d’une durée de 20 ans et plus. Ajoutons que le prêt épargne logement doit être couvert par une assurance emprunteur au même titre qu’un crédit immobilier classique.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 18/09/2023 | Modifié le 19/09/2023

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.