Crédit immobilier : plus difficile d'accès pour les femmes seules

acces crédit immobilier femmes

À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, penchons-nous sur le crédit immobilier au féminin. Si l'accès à l'emprunt reste un parcours du combattant pour beaucoup de candidats, les célibataires doivent affronter davantage de difficultés, surtout quand on est une femme. La femme, le sexe faible pour les banquiers et les assureurs ?

Couple versus célibataire

La situation matrimoniale d'un emprunteur est déterminante pour obtenir un crédit à l'habitat. L'accès à un financement bancaire repose sur la capacité d'endettement et quand on est deux, le chemin est largement plus ouvert.

Rappelons les fondamentaux pour décrocher un prêt :

  • un contrat de travail en CDI
  • un taux d'endettement inférieur au seuil admis (au plus 35% des revenus nets)
  • une situation financière saine (pas de comptes dans le rouge, pas de dettes en cours)
  • un apport personnel suffisant (au moins 10% du montant de l'acquisition), afin de financer a minima les frais de notaire et de garantie.

Malgré l'assurance emprunteur qui intervient en cas d'aléas de la vie (décès, invalidité et incapacité), les établissements de crédit ont toujours crainte d'un défaut de paiement. Les couples sont avantagés par rapport aux personnes qui empruntent seules, car ils présentent moins de risques. Avec deux sources de revenus, ils convainquent plus facilement les banques, il est rare en effet que les deux co-emprunteurs se retrouvent sans emploi en même temps.

Les célibataires partent donc avec un handicap de taille, puisqu'ils doivent cumuler seuls toutes les qualités chères aux yeux du prêteur. C'est autant plus cruel quand on est une femme pour une raison malheureusement durablement ancrée dans la société : l'inégalité salariale.

Plus de femmes emprunteurs

Les lois sur la parité existent depuis plusieurs années, mais l'inégalité entre les salaires des femmes et des hommes est toujours significative. Selon les chiffres d'Eurostat, en 2021, les femmes étaient payées 16,5% de moins que les hommes à fonctions égales. À partir du 3 novembre 2021, les Françaises avaient commencé à travailler gratuitement. Et si l'on observe le marché de l'emploi, les femmes constituent :

  • 70% des travailleurs pauvres
  • 83% des temps partiels
  • 62% des emplois non qualifiés.

Ajoutons la maternité et le tableau s'assombrit : beaucoup de femmes devenues mères sont victimes d'une décrochage de salaire au retour de leur congé maternité, l'entreprise estimant que la salariée est désormais moins investie dans son poste.

D'autres chiffres illustrent le décalage social entre les deux genres. L'Insee estime que les familles monoparentales représentent un quart des ménages français et dans 82% des cas, la mère élève seule son ou ses enfants. Trois quarts de ces femmes ont un emploi, mais à peine 30% sont propriétaires et 37% vivent en HLM. Les mères seules avec enfants sont moins souvent cadres que les hommes dans cette situation (10% contre 18%).

Tous ces obstacles freinent l'accès au crédit immobilier pour les femmes seules. Pourtant les célibataires sont toujours plus nombreux à emprunter, reflet d'une société en mutation. Les courtiers en crédit observent une progression notable des femmes sur le marché immobilier. On peut y voir le signe d’une réglementation sur la parité qui avance, mais aussi des bouleversements sociétaux engendrés par la pandémie (séparation des couples après les confinements répétés). Selon Empruntis, elles représentaient 45% des emprunteurs en solo en début d'année 2021, contre un tout petit tiers en 2017.

Achat immobilier et femme seule

Cette présence plus importante des femmes dans l'accès au crédit ne doit pas faire oublier les nombreuses difficultés auxquelles elles sont confrontées. Les femmes empruntent des montants moins élevés que les hommes pour cause de salaires plus faibles. Dans les dossiers traités par le courtier Empruntis, les femmes affichent des revenus inférieurs de 12% à ceux des hommes. Elles réussissent pourtant à mobiliser un apport personnel plus conséquent de 10% que ces messieurs, signe que la gente féminine est plus économe et meilleure gestionnaire de ses comptes que le sexe opposé.

Les femmes qui empruntent seules financent en priorité leur résidence principale, l'investissement locatif reste marginal. Elles sont plus nombreuses à acheter une maison, mais l'appartement reste le logement privilégié. L'achat de la résidence principale représente une sécurité pour l'avenir, surtout quand il y a des enfants.

Assurance emprunteur et femme seule

L'accès au crédit soulève forcément la problématique de l'assurance. Élément indispensable pour décrocher un financement bancaire, l'assurance de prêt immobilier se révèle inégalitaire malgré une réglementation qui interdit la discrimination par le genre. Malheureusement en assurance, la logique contractuelle et la segmentation des risques sont contraires à ce principe consacré par la Cour de justice européenne en décembre 2012. Avec une espérance de vie supérieure et des profils souvent moins à risques qui se traduit par une moindre activation des garanties décès/invalidité, les femmes devraient payer moins cher leur assurance.

La seule étude qui met en lumière les inégalités hommes/femmes en matière d'assurance de prêt date de 2018 et a été réalisée par le comparateur assurance prêt Magnolia.fr. Malgré des montants empruntés plus faibles que ceux des hommes, les femmes paient des primes d'assurance plus élevées. Effet pervers du principe d'équité qui oblige à mutualiser les risques au détriment de celles qui en incarnent le moins.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 08/03/2022 | Modifié le 13/03/2023

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La double limite qui touche le taux d’endettement (35% des revenus nets, assurance de prêt incluse) et la durée de remboursement (25 ans) est juridiquement imposée aux banques, qui ne peuvent s’en affranchir qu’à la marge, et à destination en grande partie de la primo-accession et de l’achat de la résidence principale. La règle relative à l'investissement locatif entrave également la fluidité du marché immobilier en interdisant le calcul du taux d’effort selon la méthode différentielle, plus favorable aux investisseurs que la formule classique. Les restrictions imposées par le HCSF sont perçues comme un élément supplémentaire qui bloque la reprise attendue dans le secteur. Ces dernières semaines, le débat autour du HCSF a été ravivé par une proposition de loi présentée par le député Renaissance Lionel Causse, avec le soutien du ministère de l’Économie. 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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.