Crédit immobilier : 5 conseils pour bien négocier son prêt

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Vous envisagez d'acheter un logement à crédit. Ça tombe bien, les taux d'emprunt sont toujours attractifs malgré leur récente remontée. Mais pour convaincre le banquier, il faut peaufiner votre profil et faire valoir les meilleurs arguments, tout en négociant certains frais pour réduire le coût global de votre prêt immobilier.

Le bon profil

Aucun portrait tiré par le studio Harcourt ne vous aidera à séduire le banquier. Pour obtenir le financement de votre projet immobilier, votre bon profil repose sur des valeurs bassement économiques. L'adage "on ne prête qu'aux riches" n'est jamais loin, car pour emprunter, il faut démontrer qu'on a les capacités de rembourser l’intégralité des sommes prêtées.

Voici tous les éléments qui plaideront en votre faveur :

  • un emploi stable en CDI et si vous empruntez en couple, deux CDI c'est mieux
  • une situation financière saine, c'est-à-dire des comptes dans le vert, pas de découvert bancaire au cours des 6 derniers mois et pas de crédits à rembourser (mieux vaut solder les prêts en cours avant de faire une demande de crédit immobilier pour maximiser votre capacité d'emprunt)
  • un taux d'endettement inférieur à 35% de vos revenus nets (assurance de prêt incluse) en comptant le nouveau prêt
  • un reste à vivre suffisant, soit au moins 1 000€ par mois par adulte du foyer (500€ par enfant à charge)
  • un apport personnel plus que substantiel, soit plus de 10% du montant de l'opération, l'idéal étant de mettre sur la table 20%.

Hormis le taux d'endettement qui est soumis au seuil légal de 35%, le niveau de l'apport et le reste à vivre sont laissés à l'appréciation de la banque. Avec les nouvelles normes d'octroi, en place dans un contexte économique dégradé, ces deux paramètres ont été rehaussés pour minimiser les risques pris par le prêteur. La faiblesse des taux d'emprunt permet d'étirer la durée de remboursement jusqu'à son maximum autorisé, soit 25 ans (voire 27 ans pour un achat dans le neuf avec jouissance du bien décalée), afin de respecter le plafond de verre du taux d'effort.

La bonne garantie

Pour se prémunir contre les défauts de paiement, la banque va exiger une garantie qui peut prendre plusieurs formes : hypothèque, privilège du prêteur de deniers (PPD) ou caution. En fonction du projet immobilier, telle ou telle garantie est mieux adaptée, voire s'impose d'emblée. Le PPD ne peut couvrir qu'un bien déjà construit, mais ne peut pas garantir une partie du prêt qui financerait des travaux. Exit donc le PPD si vous achetez un bien ancien qui nécessite une rénovation d'envergure.

L'hypothèque peut couvrir un bien neuf ou ancien et comme pour le PPD, sa mise en place se fait obligatoirement devant un notaire qui procédera à sa publication au service de la publicité foncière. Son coût dépend du prix du bien, de ses caractéristiques et du type de prêt. Les logements anciens sont exonérés de publicité foncière, de même que les biens neufs financés via un PTZ, un prêt conventionné, un PAS ou une épargne logement. Calculez le coût d'une hypothèque pour un emprunt immobilier grâce au simulateur des services publics.

La troisième et dernière garantie est la caution, système aujourd'hui préféré à l'hypothèque. La caution est un contrat dans lequel une personne physique ou morale s'engage à rembourser le crédit à la banque en cas de défaillance de l'emprunteur. Le premier organisme de cautionnement est le Crédit Logement, société spécialisée détenue par les principales banques françaises. Si son coût est peu ou prou similaire à celui de l'hypothèque, la caution présente un avantage unique : une partie de la somme versée peut être récupérée une fois le prêt arrivé à échéance. La participation au fonds mutuelle de garantie est en effet restituée à un taux qui se situe généralement entre 70% et 75%.

La bonne assurance emprunteur

Vous n'êtes pas sans ignorer que l'assurance peut être librement choisie. La banque ne peut vous imposer son contrat interne et doit vous informer que vous avez le droit de déléguer la formule dès lors qu'est respectée l'équivalence de niveau de garantie. Faites jouer la concurrence, car vous pouvez réduire de moitié le coût de votre assurance de prêt immobilier.

Le jeu en vaut la chandelle, car l'assurance représente actuellement en moyenne 40% du coût global d'un crédit immobilier, soit le deuxième poste de dépenses après les intérêts d'emprunt. En utilisant un comparateur indépendant comme Magnolia.fr, vous avez accès aux meilleures offres du marché et pouvez sélectionner l'assurance sur-mesure adaptée à votre profil, à votre projet et à votre budget.

Le bon contrat de prêt

Le crédit immobilier établit une relation commerciale entre vous et la banque. Sans vouloir jouer les marchands de tapis, partez du principe que tout se négocie : le taux d'intérêt bien sûr, mais tous les autres coûts liés à l'obtention du prêt, à commencer par l'assurance.

Les frais de dossier peuvent difficilement être réduits, car en période de taux au plancher les banques veulent conserver la moindre marge. Vous pouvez en revanche demander à ce que soit insérée une clause de modularité, qui vous permettra le cas échéant d'adapter les mensualités aux évolutions de votre situation financière.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille, vous pouvez bénéficier d'une augmentation de salaire, ou d'une perte de revenus malheureusement, votre famille peut s'agrandir. La modularité offre une flexibilité à la hausse ou à la baisse qui permet d'ajuster les mensualités à la capacité d'endettement qui a évolué. Cette possibilité est sujette à des contraintes temporelles (une ou deux fois par an) et à un plafonnement (jusqu'à 25% en plus ou en mois par exemple), qui seront clairement stipulés dans le contrat.

Le bon accompagnant

Last but not least, la présence d'un courtier à vos côtés est l'assurance non pas que vous allez décrocher le financement mais que tous les moyens seront mis en œuvre pour y arriver. Cet expert du crédit immobilier connaît tous les rouages bancaires, le jargon employé qui peut déstabiliser le candidat non averti, et les établissements plus ouverts à tel ou tel profil d'emprunteur.

Après avoir étudié finement la faisabilité de l'opération et contribué au montage du dossier, le courtier négocie à votre place, faisant valoir votre profil. Il peut ainsi plaider pour une réduction voire une suppression des indemnités de remboursement anticipé si vous envisagez de revendre le bien avant le terme prévu de l'emprunt. 

Sa rémunération est intégrée dans le TAEG, c'est-à-dire incluse dans le coût global du crédit, et n'est due qu'une fois le contrat de prêt signé. L'intermédiaire n'a pas d'obligation de résultat mais de moyens. Plutôt que faire jouer vous-même la concurrence entre les banques, laissez un spécialiste à l'œuvre pour optimiser vos chances de finaliser votre projet immobilier.

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Ce chiffre représente le volume le plus bas depuis près de 10 ans, marquant ainsi une tendance à la baisse persistante.  Comparé au mois précédent, où ce montant était de 7,4 milliards d'euros, cette diminution soulève des préoccupations quant à la santé globale du marché immobilier français. En passant sous la barre des 10 milliards d’euros en novembre dernier, le marché s’enfonçait encore plus dans une crise entamée courant 2022, en lien avec la guerre en Ukraine et la dérive inflationniste, cette dernière étant désormais sous contrôle. Il est important de noter que malgré cette baisse du volume des nouveaux crédits, le taux d'intérêt moyen des nouveaux prêts est devenu plus favorable aux emprunteurs, passant de 4,11% en février à 3,94% en mars (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Ce recul, observé pour le deuxième mois consécutif après un pic en janvier à 4,17%, aurait pu inciter davantage de candidats à l'acquisition immobilière à franchir le pas. 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La double limite qui touche le taux d’endettement (35% des revenus nets, assurance de prêt incluse) et la durée de remboursement (25 ans) est juridiquement imposée aux banques, qui ne peuvent s’en affranchir qu’à la marge, et à destination en grande partie de la primo-accession et de l’achat de la résidence principale. La règle relative à l'investissement locatif entrave également la fluidité du marché immobilier en interdisant le calcul du taux d’effort selon la méthode différentielle, plus favorable aux investisseurs que la formule classique. Les restrictions imposées par le HCSF sont perçues comme un élément supplémentaire qui bloque la reprise attendue dans le secteur. Ces dernières semaines, le débat autour du HCSF a été ravivé par une proposition de loi présentée par le député Renaissance Lionel Causse, avec le soutien du ministère de l’Économie. 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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.