Accession et locatif : les dispositifs immobiliers prolongés et renforcés

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La ministre en charge du Logement Emmanuelle Wargon a détaillé lundi dernier les différentes propositions en matière de politique du logement dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2022. Elle a tout particulièrement insisté sur le dispositif "Louer abordable", qu'elle souhaite voir simplifié et renforcé. Ont également été évoqués le dispositif phare d'investissement locatif, le Pinel, ainsi que le PTZ pour l'accession à la propriété. Voyons quels sont les changements envisagés.

Louer abordable : réduction d'impôt alignée sur la baisse du loyer

Le dispositif Louer abordable, dit "Cosse", a été lancé en janvier 2017 en remplacement des dispositifs "Besson ancien" et "Borloo ancien" pour les logements conventionnés avec l'Agence nationale de l'habitat (Anah). Il permet un abattement entre 15% et 85% des revenus fonciers en fonction de la zone géographique, du niveau de loyer et du mode de gestion du bien. L'objectif est d'inciter les particuliers propriétaires bailleurs à diminuer les loyers en échange de réductions d'impôt substantielles.

Le bailleur doit s'engager à louer le logement nu pour une durée de 6 ou 9 ans minimum, à usage d'habitation principale, en respectant les plafonds de loyers et de ressources correspondant aux niveaux intermédiaire, social et très social. Le logement peut être loué à un ascendant ou descendant du contribuable ou à une personne occupant déjà le logement (sauf renouvellement du bail). L'intermédiation locative (mandat de gestion par une structure sociale) permet de déduire 85% des loyers.

Problème : le dispositif séduit peu. Le niveau des loyers est bien souvent trop bas pour obtenir une réduction d'impôt, en particulier en zones tendues où la demande de logements à loyers modérés et faibles est la plus forte. Il y a aujourd'hui moins de logements conventionnés que lors du lancement du dispositif : 110 000 contre 150 000 en 2017.

Pour rendre le dispositif plus incitatif, Emmanuelle Wargon propose de le simplifier en prenant comme base les loyers du marché dans la commune concernée et non plus en fonction de la zone, et d'aligner la réduction d'impôt à la baisse du loyer. Un loyer inférieur de 15% au prix du marché donnerait droit à une réduction d'impôt équivalente, un loyer inférieur de 30% permettrait une réduction d'impôt de 35%. En louant moins cher, les propriétaires bailleurs seraient gagnants. Une majoration de 15% de la carotte fiscale est prévue si le logement est géré par un agence immobilière à vocation sociale. La ministre estime le gain pour le bailleur entre un demi mois et deux mois de loyer net.

Prolongation du PTZ jusqu'à fin 2023

L'aide à l'acquisition de la résidence principale a été prolongée jusqu'à fin 2023. Non seulement le fameux PTZ (Prêt à Taux Zéro), uniquement destiné aux primo-accédants, ne s'éteindra pas à la fin de l'année 2022 comme cela était prévu, mais il restera inchangé. Une baisse des plafonds de ressources était à craindre, il n'en sera rien. Les revenus pris en compte pour le calcul du PTZ seront toujours ceux de l'année N-2 et non pas ceux de l'année en cours. Les revenus ayant tendance à augmenter au fil du temps, de nombreux demandeurs, notamment les jeunes emprunteurs, n'auraient plus été éligibles en raison de ressources excédant les plafonds.

Pour mémoire, le PTZ permet de financer jusqu'à 40% l'achat ou la construction d'un logement neuf à usage d'habitation principale. Le demandeur ne doit pas avoir été propriétaire de son domicile au cours des deux années précédentes. L'acquisition d'un logement ancien est possible en zones B2 et C sous réserve d'engager des travaux de rénovation énergétique à hauteur d'au moins 25% du montant de l'opération à financer.

Bonne nouvelle également pour l'éco-PTZ dont le plafond est rehaussé à 50 000€ contre 30 000€ actuellement, avec une extension de la durée de remboursement à 20 ans au lieu de 15. Cette réforme devrait contribuer à encourager les rénovations énergétiques d'envergure, permettant d'atteindre l'objectif de rénovation de l'ensemble du parc de logements selon les normes BBC (Bâtiment Basse Consommation) à l'horizon 2050. Le projet de loi de finances 2022 prévoit également de simplifier la constitution des dossiers pour les bénéficiaires dans le cas d'un cumul éco-PTZ et MaPrimRénov'. Cette mesure entrera en vigueur au 1er juillet 2022 pour permettre aux banques de mettre en place les développements informatiques nécessaires.

Pinel et Pinel Plus

Comme nous vous l'avions déjà annoncé, le dispositif Pinel de défiscalisation immobilière est renouvelé sans changement jusqu'à fin 2022. Les conditions actuelles sont maintenues conformément à l'amendement voté début novembre. La date d'extension est reportée à fin 2024 et dès janvier 2023, deux Pinel cohabiteront : le dispositif classique dont l'intérêt fiscal sera diminué et un Super Pinel à taux plein, conditionné à des critères plus exigeants en matière de confort, de normes environnementales, d'emplacement, d'exposition et d'espace extérieur privatif.

Un Pinel Plus qui dit mal son nom puisqu'il accordera le même avantage fiscal qu'aujourd'hui en échange de contraintes renforcées.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 16/11/2021 | Modifié le 22/09/2022

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.