Crédit immobilier : combien coûtera votre assurance emprunteur en 2024 ?

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Dans un contexte de hausse continue des taux d’intérêts depuis janvier 2022, certains attendent des jours plus favorables pour concrétiser un projet immobilier. Le crédit pourrait être plus accessible en 2024 si la situation monétaire se stabilise. Qu’en sera-t-il de l’assurance emprunteur, élément essentiel pour décrocher le financement bancaire ?

Jusqu’où iront les taux de crédit immobilier ?

En moins de deux ans, les taux d’emprunt ont été multipliés par quatre. D’une moyenne de 1% à la toute fin 2021, le taux sur 20 ans s’affiche désormais à 4,30% (hors assurance de prêt immobilier et coût des sûretés). Sale temps pour le pouvoir d’achat immobilier des ménages qui se contracte d’environ 30% dans l'intervalle.

Les taux fin 2023 et début 2024 s’inscrivent dans la même tendance. Si le seuil des 5% ne sera pas franchi selon les experts, le taux moyen quelle que soit la durée devrait s’en approcher et pénaliser encore plus la capacité d’emprunt des ménages. Pour que les valeurs se stabilisent voire baissent d’un cran, il faut que l’inflation régresse.

L’indice des prix en zone euro a commencé à s’infléchir en septembre et va continuer de ralentir davantage pour tendre vers les 2,5% à l’horizon mi-2024 (prévisions banque Neuflize OBC). En lien avec la stagnation de l’économie mondiale, la Banque Centrale Européenne pourrait être incitée à réduire ses taux directeurs au second semestre 2024 pour relancer l’activité. Si le taux de refinancement est revu à la baisse, les banques de détail vont répercuter le mouvement sur leurs barèmes de taux aux particuliers : les conditions d’emprunt immobilier en 2024 devraient être plus favorables, sans toutefois retrouver les niveaux historiquement bas observés ces dernières années.

Quel est le coût moyen d’une assurance emprunteur ?

Pour obtenir le financement bancaire d’un projet immobilier, il faut souscrire à une assurance de prêt, une protection indispensable pour les deux parties, la banque et l’emprunteur, dans le cas où le second serait victime d’aléas de la vie. L’assurance intervient dans des situations bien précises (décès, invalidité et incapacité de travail, voire perte d’emploi) et rembourse au prêteur le capital restant dû ou les mensualités, à hauteur des garanties souscrites et de la quotité assurance de prêt définie initialement (en cas d’emprunt en couple).

Le coût de l’assurance de prêt immobilier est exprimé en pourcentage de la somme empruntée par le TAEA (Taux Annuel Effectif Assurance). Il dépend de plusieurs facteurs en lien avec le profil de l’emprunteur et les caractéristiques de son crédit :

  • l’âge : le coût augmente avec l’âge compte tenu des risques accrus de santé (maladie, invalidité).
  • l’état de santé : le questionnaire d’assurance de prêt immobilier renseigne l’assureur sur les risques liés à la santé de l’assuré (maladies chroniques, opérations chirurgicales, arrêts de travail pour maladie ou accident, handicap, traitement en cours, etc.).
  • la profession exercée : un métier à risques comme pompier, militaire ou ouvrier du bâtiment va renchérir le coût de l’assurance compte tenu des risques accrus de maladie ou d’accident professionnel.
  • les habitudes de vie : être fumeur est pénalisant, de même que pratiquer un sport dangereux (escalade, plongée, sport de combat, etc.).
  • le prêt : durée, montant emprunté, nature du prêt, autant de facteurs qui pèsent sur le coût de l’assurance.

À ces éléments, s’ajoute le niveau de garanties : plus la couverture est étendue, plus le coût de l’assurance sera élevé.

Voici le coût moyen d’une assurance de prêt immobilier selon la tranche d’âge :

 

Tranche d’âge

Taux moyens d’assurance

Moins de 30 ans

Entre 0,09% et 0,36%

30 - 45 ans

Entre 0,12% et 0,40%

45 – 55 ans

Entre 0,37% et 0,65%

55 – 65 ans

Entre 0,50% et 1%

65 ans et plus

1% et plus

On estime que l’assurance emprunteur coûte en moyenne un tiers du coût global d’un crédit immobilier, soit la deuxième dépense après les intérêts.

Le coût de l’assurance de prêt en 2024

Si les taux d’intérêts varient au gré de l’évolution du contexte monétaire, il n’en est rien du coût de l’assurance qui dépend uniquement des facteurs exposés plus haut et de la politique commerciale de chaque prestataire. D’une année sur l’autre, les tarifs d’assurance emprunteur restent sensiblement les mêmes.

On observe toutefois un renchérissement de l’assurance de prêt en 2023. C’est un des effets de la loi Lemoine, entrée en vigueur en juin 2022. Si la réglementation permet désormais à tous les emprunteurs de changer d’assurance de prêt immobilier, leur donnant ainsi l’opportunité de réduire cette charge financière, elle supprime également le questionnaire de santé pour les crédits de moins de 200 000€ arrivant à terme avant le 60ème anniversaire de l’emprunteur.

Les assureurs ne pouvant plus tarifer au risque, ils pratiquent la mutualisation ; les tarifs sur les contrats d’assurance de prêt sur le segment des offres sans sélection médicale ont ainsi augmenté jusqu’à 25%.

Où l’assurance emprunteur coûte-t-elle le moins cher ?

Comme on a pu le voir plus haut, l’assurance emprunteur représente un poids très significatif dans le coût global d’un crédit immobilier. La réglementation permet de mieux maîtriser cette dépense contrainte par deux mesures qui se complètent :

  • La loi Lagarde de septembre 2010 qui entérine le libre choix du contrat d’assurance de prêt : l’emprunteur peut refuser l’assurance proposée par la banque et souscrire un contrat externe délégué qui respecte a minima une équivalence de niveau de garanties.

  • La loi Lemoine qui permet à tous, depuis le 1er septembre 2022, de substituer l’assurance en cours de prêt, à tout moment et sans frais, toujours en présentant une équivalence de garanties.

Le choix éclairé d’un contrat compétitif s’opère via un comparateur d’assurance ce prêt immobilier, un outil en ligne simple, rapide et gratuit qui vous donne accès aux meilleures offres du marché. Les contrats alternatifs sont jusqu’à 60% moins chers que les offres bancaires. Comparer est essentiel pour minimiser le poids financier de l’assurance emprunteur. Grâce à l’accompagnement d’un courtier spécialisé, vous sélectionnez sans difficulté le contrat qui correspond à vos exigences et à celles de votre banque.

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.