Crédit immobilier : comment faire baisser votre taux d’assurance emprunteur ?

comment baisser coût assurance emprunteur

Actuellement, pour espérer décrocher son crédit immobilier, il n’y a qu’une martingale : la délégation d’assurance emprunteur. Face à la remontée des taux d’intérêts, qui vient heurter le niveau trop faible des taux d’usure, souscrire une assurance externe permet de faire des économies suffisamment conséquentes pour maintenir son TAEG sous le seuil légal.

L’assurance emprunteur : plus chère si bancaire

Toute demande de crédit immobilier s’accompagne d’une exigence bancaire : la souscription à l’assurance emprunteur. Bien que celle-ci ne relève pas d’une obligation légale, la banque va systématiquement vouloir sécuriser l’emprunt par deux types de garanties :

  1. l’hypothèque, le privilège du prêteur de deniers ou la caution, à activer en cas de défaut de paiement
  2. l’assurance de prêt qui intervient en cas d’aléas de la vie qui priveraient l’emprunteur de ressources nécessaires au paiement de sa dette (décès, invalidité et incapacité, voire perte d’emploi).

L’assurance s’ajoute aux autres frais exigés pour l’octroi du financement comme l'hypothèque ou la caution, et fait partie intégrante du TAEG (Taux Annuel Effectif Global), indicateur du coût final du crédit immobilier sur toute la durée de remboursement.

La banque est en pole position pour présenter son assurance maison, puisqu’elle seule maîtrise la distribution du crédit immobilier. Le législateur a heureusement renforcé les droits des emprunteurs en leur accordant le libre choix du contrat. 

Depuis septembre 2010 et la loi Lagarde assurance emprunteur, vous avez l’opportunité de refuser l’assurance groupe bancaire pour lui préférer une offre alternative à garanties au moins équivalente, conçue sur-mesure, en adéquation avec les caractéristiques de votre profil, à un tarif bien moins élevé.

Comparez les offres d’assurance emprunteur

L’assurance est le deuxième poste de dépenses dans un prêt immobilier après les intérêts. Son coût dépend de plusieurs paramètres, au premier rang desquels votre âge. Plus vous êtes âgé, plus l’assurance est chère.

L’écart entre une assurance jeune emprunteur en bonne santé et un autre de plus de 50 ans va du simple au triple, voire quadruple. En cas de risques accrus, notamment en santé, le tarif d’assurance s’envole, jusqu’à compromettre l’obtention du financement. Les personnes avec un risque aggravé de santé peuvent s’appuyer sur la convention Aeras pour accéder plus facilement à l’assurance emprunteur et au crédit.

D’une manière générale, les assurances proposées par les banques sont entre deux et quatre fois plus chères que celles de la concurrence. Les marges bancaires sur ce type de produit sont colossales, jusqu’à 70%, contre une moyenne de 30% pour les prestataires externes. Le coût de l’assurance prêt immobilier est exprimé en pourcentage du capital initial ou du capital restant dû selon le contrat, la première configuration étant davantage pratiquée par les bancassureurs.

Pour trouver l’assurance adaptée à votre profil au meilleur prix, utilisez un comparateur d’assurance prêt immobilier, un outil simple, rapide et gratuit qui vous donne accès à des dizaines de devis en ligne. Muni de la FSI (Fiche Standardisée d’Information) qui contient tous les renseignements relatifs à l’assurance emprunteur, vous pouvez mettre les offres en concurrence sur la base des garanties exigées par le prêteur.

Et pour bien comparer, scrutez le TAEA (Taux Annuel Effectif Assurance) de chaque offre, le seul indicateur en pourcentage du coût réel de l’assurance emprunteur. Le coût de l’assurance doit également figurer sur la FSI par période en euros (mois et année), en complément du coût total.

Ce n’est pas tout ! Vous bénéficiez d’une meilleure information grâce à la loi Lemoine 2022. Depuis juin dernier, la FSI obligatoirement remise par la banque doit aussi mentionner le coût de l’assurance au bout de 8 ans, soit peu ou prou la durée moyenne de détention d’un crédit immobilier en France. Une information très utile si vous avez l’intention de revendre votre bien avant le terme du prêt, car le coût de l’assurance est calculé différemment selon les assureurs. À coût identique en fin de prêt, l’assurance peut se révéler plus ou moins chère à l’échéance de 8 ou 10 ans selon que la prime est calculée :

  • sur le capital restant dû
  • sur le capital initial
  • avec la méthode « âge atteint » qui renchérit le coût de l’assurance durant les premières années, pour baisser significativement passé un tiers de la durée de remboursement. 

Déléguez l’assurance pour faire baisser le TAEG

On l’a dit plus haut, le coût global de votre crédit immobilier est exprimé par le TAEG. Ce taux ne doit pas outrepasser le taux d’usure sur la durée concernée. Les banques n’ont pas le droit d’octroyer des financements au-delà de la limite légale qui est fixée chaque trimestre par la Banque de France. Les taux d’usure sont censés protéger les emprunteurs contre d’éventuelles pratiques bancaires abusives.

En 2022, cette protection réglementaire se retourne contre les emprunteurs. La remontée des taux d’intérêts depuis février 2022 n’a pas faibli. En novembre 2022 les taux sont au plus haut depuis 7 ans et ce n’est pas près de s’arrêter. Les courtiers prédisent des taux à plus de 3% bientôt, ce qui va accentuer le phénomène de l’effet ciseau si les taux d’usure ne sont pas suffisamment ajustés.

Difficile de négocier le taux débiteur, les banques sont réticentes à prêter fin 2022. Le crédit immobilier n’est plus rémunérateur, car elles ne peuvent rehausser les taux d’emprunt en conséquence de l’évolution du contexte monétaire à cause du plafond de l’usure. Et quand elles consentent à prêter, la marge de manœuvre est très mince entre le taux débiteur et le taux d’usure pour intégrer tous les autres frais liés à l’octroi.

La seule solution pour abaisser le TAEG et le maintenir sous l’usure est de souscrire l’assurance la plus compétitive. Sollicitez les services d’un courtier en assurance emprunteur pour décrocher le graal sans tarder. À garanties équivalentes, pour un emprunteur de 30 ans non-fumeur et sans problème de santé, l’assurance coûte en moyenne 0,36% du capital initial chez les banques, contre 0,10% chez un prestataire externe comme Magnolia.fr. Pour un prêt de 250 000€ sur 20 ans avec un taux brut de 2,42% (taux moyen actuel sur 20 ans), l’économie grâce à la délégation atteint 13 000€ sur la durée totale, soit un gain de 54€ par mois. 

Avec l’option « assurance bancaire », notre emprunteur n’obtient pas son crédit car le TAEG affiché à 3,19% (hors frais de dossier mais frais de garantie inclus) excède le taux d’usure de 3,05%. Avec l’option « assurance déléguée », le TAEG tombe à 2,73%, largement au-dessous du plafond légal.

La problématique des taux d’usure a souligné tous les avantages de la délégation d’assurance en 2022. Au-delà de permettre des économies qui se chiffrent en milliers d’euros, la démarche est aujourd’hui la clef pour obtenir son crédit immobilier.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 30/11/2022 | Modifié le 17/10/2023

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La double limite qui touche le taux d’endettement (35% des revenus nets, assurance de prêt incluse) et la durée de remboursement (25 ans) est juridiquement imposée aux banques, qui ne peuvent s’en affranchir qu’à la marge, et à destination en grande partie de la primo-accession et de l’achat de la résidence principale. La règle relative à l'investissement locatif entrave également la fluidité du marché immobilier en interdisant le calcul du taux d’effort selon la méthode différentielle, plus favorable aux investisseurs que la formule classique. Les restrictions imposées par le HCSF sont perçues comme un élément supplémentaire qui bloque la reprise attendue dans le secteur. Ces dernières semaines, le débat autour du HCSF a été ravivé par une proposition de loi présentée par le député Renaissance Lionel Causse, avec le soutien du ministère de l’Économie. 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Cette instance, qui réunit notamment le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, n’a fait qu’alourdir les menaces sur le marché immobilier en imposant des règles qui n’ont pas lieu d’être. Les banques commerciales s’autorégulent, la France ayant le plus faible taux de défaut de paiement en zone euro. Malgré une légère amélioration des conditions de crédit, le marché reste confronté à des défis persistants, notamment en ce qui concerne l'accessibilité financière à la propriété et les contraintes réglementaires inadaptées au contexte. Les décisions futures du HCSF et les politiques gouvernementales joueront un rôle crucial dans la détermination de l'évolution à venir du secteur immobilier en France.  

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.