Changer d’assurance prêt immobilier en 2022 : que faut-il déclarer ?

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La nouvelle réglementation vous autorise à changer à tout moment votre contrat d’assurance emprunteur dans le cadre d’un crédit immobilier. L’intérêt de la démarche est de faire d’importantes économies. Comment souscrire à une nouvelle assurance ? Qu’en est-il des antécédents de santé ? Devez-vous tout déclarer ? Toutes les réponses avec Magnolia.fr !

La loi Lemoine et le changement d’assurance emprunteur

Depuis le 1er septembre 2022, tout emprunteur, quelle que soit l’antériorité de son crédit, peut changer d’assurance prêt immobilier à tout moment et la substituer par une offre de son choix à garanties au moins équivalentes. L’assurance crédit immobilier devient ainsi la seule assurance résiliable à tout moment, sans frais ni engagement minimum, contrairement à l’assurance auto, à l’assurance habitation et à la mutuelle santé qui sont substituables seulement après une année de souscription. 

Pour changer de contrat d’assurance emprunteur, rien de plus simple. Il vous suffit de :

  • mettre les offres en concurrence via un comparateur d’assurance prêt immobilier
  • résilier le contrat en cours par mail ou par voie postale (sans accusé de réception), en joignant à la demande le nouveau contrat.

Pour faciliter le parcours, faites appel aux services d’un courtier en assurance prêt immobilier. C’est gratuit ! La notion d’équivalence de niveau de garanties entre les deux contrats étant complexe, il est recommandé d’être accompagné par un expert pour respecter cette exigence réglementaire, au risque d’essuyer un refus bancaire qui retarderait le bénéfice du changement.

Car le changement d’assurance emprunteur est générateur de belles économies. Le gain est de 15 000€ en moyenne pour un prêt de 250 000€ sur 20 ans avec une substitution d’assurance dans les trois ans qui suivent la signature de l’offre de prêt. Vous réduisez d’autant plus le coût de l’assurance prêt immobilier que le capital résiduel et la durée restante de remboursement sont élevés. Vous avez l'opportunité de faire des économies sur vos assurances et vos crédits en 2023 et maintenant grâce au renforcement des droits des consommateurs.

Vous n’êtes plus captif du contrat d’assurance de votre banque, entre deux et quatre fois plus cher qu’une offre souscrite en délégation. Consultez notre baromètre Magnolia.fr du pouvoir d'achat immobilier pour mesurer tout l'intérêt de changer d'assurance emprunteur. Grâce à la loi Lemoine, vous retrouvez du pouvoir d’achat immédiatement en diminuant vos mensualités de remboursement. Mettez toutes les chances de votre côté en procédant dans les règles.

Attention à la fausse déclaration en assurance emprunteur

Quand vous souscrivez à l’assurance, vous remplissez un questionnaire assurance prêt immobilier mis au point par la compagnie d’assurance. Les données renseignées permettent à l’assureur de déterminer votre profil de risque et de formuler une réponse en termes de tarif et de couverture. En présence de risques identifiés (âge, santé, profession, pratiques sportives dangereuses), le professionnel peut appliquer des surprimes, des exclusions de garanties, voire opposer un refus s’il estime que les risques ne peuvent être couverts. 

Le formulaire de souscription doit être rempli avec exactitude, sans omettre aucune information faisant l’objet d’une question, notamment sur votre état de santé. Vous avez obligation de déclarer vos traitements en cours, vos arrêts de travail sur la période indiquée, les opérations que vous avez subies (sauf exception comme l'appendicite), et les pathologies dont vous avez souffert. Le tabagisme doit aussi être déclaré, quelle que soit la consommation, même occasionnelle.

Toute fausse déclaration intentionnelle est considérée comme une fraude à l’assurance et relève de l’article L.113-8 du Code des assurances  : « le contrat d’assurance est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré, quand cette réticence ou cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l’assuré a été sans l’influence sur le sinistre ». Si le contrat d’assurance emprunteur est rompu, votre crédit n’est plus couvert, la banque pouvant alors exiger le paiement immédiat du solde du prêt.

L’article L.113-9 du Codes des assurances précise quant à lui que « l’omission ou la déclaration inexacte de la part de l’assurance dont la mauvaise foi n’est pas établie n’entraîne pas la nullité de l’assurance ». L’assureur a alors deux options :

  1. L’erreur est constatée avant tout sinistre : l’assureur peut maintenir le contrat moyennant une surprime ou résilier le contrat dix jours après notification adressée à l’assuré par courrier recommandé.
  2. L’erreur est constatée après le sinistre : l’indemnité est réduite en proportion du taux des primes payées par rapport au taux des primes qui auraient été dues si les risques avaient été déclarés correctement et complètement.

Ne pas jouer avec le feu, car les conséquences peuvent être gravissimes pour l’avenir de votre prêt et par extension celui de votre projet immobilier et familial. Si vous êtes incapable de rembourser les sommes dues, la banque a le droit de saisir le bien pour le vendre. La propriété pleine et entière dépend en effet de la bonne fin du crédit immobilier.

Fin du questionnaire de santé

Pour répondre en toute transparence et toute bonne foi au questionnaire de santé, vous avez le droit d’être aidé par votre médecin traitant, dans le respect du secret médical. En fonction de votre historique de santé, l’assureur peut demander des examens complémentaires (analyses, ECG, radiographies, etc.) afin d’affiner l’évaluation des risques incarnés et de formuler une réponse adaptée.

Mais peut-être faites-vous partie des emprunteurs qui échappent à la sélection médicale. Sous réserve de respecter les deux conditions suivantes, vous n’avez pas à remplir de questionnaire de santé, qu’il s’agisse d’une souscription initiale à l’assurance de prêt immobilier ou d’un changement d’assurance emprunteur :

  • votre prêt ou le solde de votre prêt est inférieur à 200 000€ ;
  • vous aurez moins de 60 ans au terme du crédit.

Si vous empruntez à deux, le montant assurable doit être inférieur à 400 000€ dès lors que la quotité assurance est de 50% sur chaque tête.

Instauré par la loi Lemoine comme le changement d’assurance emprunteur à tout moment, ce nouveau droit favorise l’inclusion des personnes malades ou anciennement malades, autrefois stigmatisées pour leurs antécédents de santé. La loi Lemoine a par ailleurs renforcé le droit à l’oubli établi grâce à la convention Aeras : toute personne guérie depuis au moins 5 ans d’un cancer ou d’une hépatite C n’a pas à déclarer son ancienne maladie dans le formulaire de souscription à l’assurance. C’est bien là la seule information que vous avez le droit de taire, et non des moindres !

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 03/11/2022 | Modifié le 30/03/2023

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.