Assurance de prêt & défaut d'obligation vaccinale

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Le pass sanitaire entre en vigueur à compter du lundi 9 août. Les professionnels concernés par la vaccination anti-Covid obligatoire ne toucheront ni salaire ni indemnité s'ils refusent de s'y conformer. Peuvent-ils faire jouer la garantie perte d'emploi de leur assurance de prêt pour assumer les mensualités de leur crédit immobilier ?

 

Pass sanitaire et obligation vaccinale

Validé par le Conseil Constitutionnel, le pass sanitaire entre en vigueur dans sa forme étendue le lundi 9 août. Obligatoire pour accéder aux restaurants, aux centres commerciaux de plus de 20 000 m2, aux trains, aux avions, aux hôpitaux et à divers lieux recevant du public (cinémas, musées, festivals, salles de spectacles, lieux de culte, foires et salons, etc.), ce sésame prend la forme d'un code PR qui permet de justifier :

  • d'une vaccination complète
  • d’un test négatif de moins de 72 h 
  • ou d'un test positif attestant du rétablissement du Covid d'au moins 11 jours et de moins de 6 mois. 

Le dispositif est imposé jusqu'au 15 novembre 2021 inclus selon la loi relative à la gestion de la crise sanitaire publiée le 5 août dernier.

À compter du 30 août, sont soumises au pass sanitaire toutes les personnes exerçant dans un lieu où l'accès pour la clientèle est subordonné à la présentation d'un pass sanitaire (bars, restaurants, musées, cinémas, salles de sport, etc.).

Le texte prévoit également la vaccination obligatoire pour les professionnels au contact de personnes vulnérables. Sont concernés tous les personnels soignants et non soignants qui exercent leur activité dans (liste non exhaustive) :

  • les établissements de santé publics et privés,
  • les centres et maisons de santé,
  • les Ehpad,
  • les services de santé scolaire,
  • les services de santé au travail,
  • les centres d'information et de dépistage,
  • les foyers pour personnes âgées ou handicapées.

D'autres professionnels sont aussi visés par l'obligation vaccinale :

  • les professionnels de santé libéraux,
  • les sapeurs-pompiers et marins-pompiers,
  • les aides à domicile auprès de personnes âgées ou handicapées,
  • les personnes en charge du transport sanitaire,
  • les psychologues et psychothérapeutes,
  • les ostéopathes et chiropracteurs.

Ces professionnels ont jusqu'au 15 septembre pour se faire vacciner et ceux ayant déjà reçu une première de vaccin disposent d'un délai allant jusqu'au 15 octobre pour justifier un schéma vaccinal complet. Ils devront présenter un test négatif de moins de 48h pour continuer à exercer dans l'intervalle.

Quelles sanctions en cas de défaut de pass sanitaire ou d'obligation vaccinale ?

Le professionnel concerné par l'obligation vaccinale ou le pass sanitaire qui s'y refuse n'est plus autorisé à exercer son activité. Dans un premier temps, et avec accord de l'employeur, il pourra poser des congés ou de RTT, afin de continuer à toucher son salaire. Les fonctionnaires sont eux immédiatement suspendus.

La suspension intervient pour tout salarié qui n'est pas ou plus en mesure de prendre de jours de congés. Au-delà de trois jours de suspension, l'employeur doit convoquer le salarié pour examiner avec lui les moyens de régulariser sa situation. La personne est rétablie dans ses fonctions dès qu'elle est vaccinée ou capable de présenter un pass sanitaire valide.

Le refus d'obligation vaccinale ou de pass sanitaire n'entraîne pas le licenciement, mais une simple suspension du contrat de travail qui doit a priori prendre fin le 15 novembre prochain. En revanche, le salarié suspendu ne touche pas de rémunération salariale, et n'a pas droit à des allocations chômage de la part de Pôle Emploi, puisqu'il n'y a pas de rupture du contrat de travail.

Quelles conséquences sur le crédit immobilier ?

Les emprunteurs couverts par la garantie perte d'emploi de leur assurance de prêt immobilier ne peuvent invoquer cette protection s'ils sont suspendus en raison du défaut d'obligation vaccinale ou de pass sanitaire. Cette garantie entre en jeu uniquement en cas de licenciement donnant lieu à une indemnisation par Pôle Emploi et ne peut être souscrite que par les personnes titulaires d'un CDI (Contrat à Durée Indéterminée). Les personnes en CDD (Contrat à Durée Déterminée), les intérimaires et tout autre professionnel avec un contrat précaire, ne sont pas éligibles à la garantie perte d'emploi.

En l'absence de rémunération professionnelle durant la suspension de travail, ces personnes s'exposent à des risques financiers. Même si l'interruption est supposée être courte (jusqu'au 15 novembre), la perte des revenus professionnels va entraîner un déséquilibre budgétaire, alors que les mensualités du crédit immobilier, elles, ne sont pas suspendues.

Quand on doit assumer une mensualité qui représente 35% de ses revenus nets, la perte de salaire, même sur un mois, peut générer un défaut de paiement qui a des conséquences lourdes sur le contrat de prêt bancaire. L’établissement de crédit peut prononcer la déchéance du terme en cas de non-paiement d’une ou deux mensualités et demander le remboursement immédiat des sommes dues.

Il est nécessaire d’informer son banquier avant que l’échéance de prêt soit rejetée pour manque de provisions et de faire jouer la clause de report partiel ou total des mensualités si elle figure au contrat. Reste à savoir si le banquier acceptera une demande de report motivée par une suspension de poste pour cause de non-respect de l’obligation vaccinale.

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.