Assurance de prêt : 4 méthodes de calcul du coût

assurance-pret-4-methodes-calcul-cout

Le coût de votre assurance emprunteur peut être calculé de différentes façons, ce qui a le don de rendre encore plus complexe un produit caractérisé par son manque d'accessibilité pour les néophytes. Banques et assureurs ont affiné leurs mécanismes pour mieux égarer le consommateur et lui faire payer le prix fort. Explications.

 

Assurance de prêt : cher et complexe

L'assurance souscrite en couverture d'un crédit immobilier coûte cher, très cher même pour les personnes qui représentent des risques accrus aux yeux des assureurs. Elle pèse en moyenne 40% du coût global du crédit, mais s'alourdit jusqu'à atteindre 70% des dépenses induites. Pour certains profils, l'assurance coûte autant voire plus que les intérêts d'emprunt.

Pour payer moins cher, il faut négocier et faire jouer la concurrence, une faculté permise par la réglementation depuis septembre 2010 (loi Lagarde) : nulle banque ne peut vous imposer son contrat interne et doit accepter toute offre alternative présentant au moins des garanties équivalentes. Cet exercice de comparaison des contrats est salutaire mais bien difficile à mettre en œuvre tant les opérateurs cherchent à noyer le poisson. Pour comparer en toute objectivité, encore faut-il le faire sur les mêmes bases.

Le marché de l'assurance de prêt immobilier est vaste, divisé entre les bancassureurs et les alternatifs, les premiers tirant la couverture à eux avec plus de 85% des cotisations engrangées. Si la tarification en assurance crédit dépend des risques incarnés par l'emprunteur en matière de santé, profession, habitudes comportementales, et des caractéristiques du prêt, le calcul varie d'un prestataire à l'autre. À garanties équivalentes, deux contrats n'auront pas le même tarif en fonction des marges du prestataire, également selon la méthode de calcul employée. Accrochez-vous !

Cotisations fixes ou dégressives d'une assurance de prêt

Le coût de l'assurance est calculé sur la base du capital initial : la cotisation est constante et ne bouge pas sur la durée totale de l'emprunt. D'une mensualité à l'autre, vous payez toujours le même montant d'assurance.

Le coût de l'assurance est calculé sur la base du capital restant dû : à chaque échéance, le montant de l'assurance décroît au rythme du remboursement du capital emprunté.

Rien de bien compliqué dans ces deux mécanismes. Avec un même taux d'assurance prêt immobilier, la première méthode coûte plus cher que la seconde. En vous référant au tableau d'amortissement, seul document qui détaille mois par mois et année après année le coût de votre crédit immobilier, vous constaterez l'énorme différence de coût entre les deux modes de calcul.

Vous empruntez 200 000€ sur 20 ans couverts par une assurance au TAEA (Taux Annuel Effectif Assurance) de 0,40%. Sur le capital emprunté, votre assurance vous coûte 16 000€ ; sur le capital restant dû, le coût descend à 8 140€.

Trop facile ! Malheureusement, le diable se cache dans les détails. Le TAEA sur le capital restant dû est généralement plus élevé que le TAEA sur le capital initial. Les cotisations sont bien plus lourdes en dégressif sur les premières échéances, mais sur la durée totale de l'emprunt, vous êtes gagnant. Sauf si vous remboursez votre crédit avant son terme. Vous perdez alors le bénéfice d'une tarification dégressive de l'assurance.

La tarification sur le capital initial était à l'origine essentiellement utilisée par les réseaux bancaires, quelques grands groupes mutualistes continuent de l'employer (Crédit Agricole et Crédit Mutuel). Les assureurs alternatifs utilisent plus volontiers la méthode des cotisations dégressives, mais ces dernières années, ils développent aussi la première méthode. Au fur et à mesure de l'ouverture du marché, les opérateurs ont complexifié leurs offres, rendant la comparaison nettement plus ardue. 

Assurance de prêt : cotisations variables

La tarification assise sur le capital restant dû (CRD) conduit à des primes variables sur la durée du prêt comme on l'a vu plus haut. Avec le développement des contrats alternatifs, on voit apparaître un second type de primes assises sur le CRD, les primes dites à l'âge atteint.

Le niveau de prime est cohérent avec le profil de risque pour l'assureur, et défini au moment de la souscription pour chaque année du prêt selon un calcul très complexe qui mêle les risques de maladie et d'accident, les statistiques de décès et la rentabilité de l'opérateur. Pour des profils et des conditions tarifaires strictement identiques, le tarif en “CRD âge atteint” est limité dans les toutes premières années du prêt, avant de grimper puis de redescendre.

Pour le dernier bilan du Comité Consultatif du Secteur Financier sur l'assurance emprunteur, le cabinet Actélior a comparé les 3 méthodes de calcul sur la base d'un crédit type de 20 ans et de trois profils de primes équivalents qui conduisent au même montant de primes perçues par l'assureur sur la durée totale de l'emprunt.

bilan comite consultatif du secteur financier sur assurance emprunteur

Les tarifs CRD et CRD âge atteint anticipent tous deux les primes sur les premières années du prêt, mais au bout de 8 à 10 ans, durée réelle des crédits immobiliers, la charge est inverse pour l'emprunteur : la tarification sur le capital initial engendre un coût inférieur de 17% par rapport au calcul “CRD âge atteint” et de 21% par rapport au calcul “CRD”.

Le rapport du CCSF avoue sans détour que "ces modalités de tarification peuvent être difficilement comprises par les consommateurs et rendre difficile la comparaison des tarifs". 

Vous n'êtes pas au bout de vos peines, car voici une quatrième et dernière méthode, heureusement marginale mais opérée par deux grandes enseignes distributrices de crédit immobilier, la Banque Populaire et la Caisse d'Épargne du groupe BPCE.

Le prêt lissé avec une assurance

La cotisation d'assurance est calculée sur le CRD mais intégrée dans les mensualités globales fixes. L'emprunteur paie chaque mois le même montant. Le tour de passe-passe consiste à charger la cotisation d'assurance en début de prêt, réduisant ainsi l'amortissement du capital. En cas de remboursement anticipé, le capital restant dû est bien plus élevé qu'avec les trois autres mécanismes de calcul de l'assurance.

Ces 4 méthodes de calcul de l'assurance vous permettent d'optimiser le coût global de votre crédit immobilier, encore faut-il être capable d'anticiper la durée réelle de votre emprunt. Si les tarifs dégressifs sont plus intéressants sur la durée théorique du crédit, à partir de 8 ou 10 ans, qui est la durée effective moyenne des crédits immobiliers, vous êtes perdant.

La forte concurrence en assurance de prêt a permis aux tarifs de baisser. Entre 2020 et 2021, les prix ont décru de 13% comme l'a indiqué tout récemment le site Good Value for Money. Mais l'emprunteur en profite difficilement en raison de l'extrême difficulté à comparer assurance prêt immobilier

Seul un courtier indépendant et spécialisé comme Magnolia.fr peut vous guider en toute objectivité, afin que vous puissiez être couvert en toutes circonstances par une assurance sur-mesure au juste prix.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 20/07/2021 | Modifié le 20/06/2023

Dernières publications

nouveau-plongeon-production-crédits-immobiliers-2024

Crédit immobilier : le marché s'enfonce dans la crise au premier trimestre 2024

Les taux d'intérêt des crédits immobiliers ont amorcé une tendance à la baisse depuis le début de l’année 2024. Cette inflexion aurait pu être perçue comme un signal positif pour stimuler le marché immobilier, mais les données récentes de la Banque de France, publiées le 6 mai, révèlent une baisse continue du volume total des nouveaux crédits immobiliers. Jamais la production de prêts à l’habitat n’a été aussi faible en près de 10 ans. Les normes du HCSF participent au marasme, sans pour autant que les autorités de régulation ne bougent d’un iota. La production de crédits immobiliers au plus bas depuis 10 ans Le montant des nouveaux crédits à l'habitat, hors renégociations, a enregistré une nouvelle baisse en mars, s'élevant à 6,7 milliards d'euros. Ce chiffre représente le volume le plus bas depuis près de 10 ans, marquant ainsi une tendance à la baisse persistante.  Comparé au mois précédent, où ce montant était de 7,4 milliards d'euros, cette diminution soulève des préoccupations quant à la santé globale du marché immobilier français. En passant sous la barre des 10 milliards d’euros en novembre dernier, le marché s’enfonçait encore plus dans une crise entamée courant 2022, en lien avec la guerre en Ukraine et la dérive inflationniste, cette dernière étant désormais sous contrôle. Il est important de noter que malgré cette baisse du volume des nouveaux crédits, le taux d'intérêt moyen des nouveaux prêts est devenu plus favorable aux emprunteurs, passant de 4,11% en février à 3,94% en mars (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Ce recul, observé pour le deuxième mois consécutif après un pic en janvier à 4,17%, aurait pu inciter davantage de candidats à l'acquisition immobilière à franchir le pas. Des prix immobiliers encore trop élevés Cependant, les signaux de baisse des taux et la volonté des banques d’être plus offensives ne semblent pas encore avoir suscité l'engouement escompté chez les acheteurs potentiels. L'un des principaux freins à l'accès à la propriété demeure le niveau élevé des prix de l'immobilier ancien. Sur un an au quatrième trimestre 2023, les valeurs ont cédé 4%, insuffisant pour compenser la forte hausse des taux d’emprunt. Le site Meilleurs Agents table toujours sur une baisse de l'ordre de -4% en 2024. Malgré une légère diminution du coût du crédit, qui reste significatif pour de nombreux ménages, le pouvoir d'achat immobilier demeure restreint. S’il s’est amélioré depuis janvier grâce à la contraction des taux, il reste bien inférieur à ce qu’il était au printemps 2022. En se basant sur les chiffres de l'Observatoire Crédit Logement), le taux moyen toutes durées confondues s’établissait à 1,12% au premier trimestre 2022, contre 3,99% sur la même période de 2024. Si l’on applique ces taux sur la durée de 20 ans, avec une mensualité de 1 000€ (hors assurance de prêt et autres garanties), vous empruntez aujourd’hui 165 165€, contre 214 930€ il y a deux ans. Votre pouvoir d’achat immobilier reste en retrait de 23%. Crise du marché immobilier : l’immobilisme du HCSF en cause Autre frein à l’accès à la propriété, et non des moindres, l’encadrement du crédit. Les professionnels du secteur pointent du doigt les règles établies par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui régulent les conditions d'octroi de crédits immobiliers. La double limite qui touche le taux d’endettement (35% des revenus nets, assurance de prêt incluse) et la durée de remboursement (25 ans) est juridiquement imposée aux banques, qui ne peuvent s’en affranchir qu’à la marge, et à destination en grande partie de la primo-accession et de l’achat de la résidence principale. La règle relative à l'investissement locatif entrave également la fluidité du marché immobilier en interdisant le calcul du taux d’effort selon la méthode différentielle, plus favorable aux investisseurs que la formule classique. Les restrictions imposées par le HCSF sont perçues comme un élément supplémentaire qui bloque la reprise attendue dans le secteur. Ces dernières semaines, le débat autour du HCSF a été ravivé par une proposition de loi présentée par le député Renaissance Lionel Causse, avec le soutien du ministère de l’Économie. Cette proposition visait à réformer le fonctionnement du HCSF, mais aussi à permettre aux banques de prêter au-delà des 35% de taux d’effort aux ménages qui ne risquent aucun endettement excessif. Elle a été amendée à plusieurs reprises lors de son examen en commission des finances et ensuite à l’Assemblée nationale par les députés de l’opposition. Elle s’est également heurtée aux critiques de la Banque de France, rétive à toute réforme du HCSF. Finalement, elle a été retirée par son auteur, car vidée de sa substance. La réforme du crédit immobilier fait pschitt. La fin de l’endettement maximum à 35% relevait pourtant du bon sens en prenant en compte le reste à vivre. La prochaine réunion trimestrielle du HCSF, dont on ne connaît pas la date, ne devrait pas changer la donne, à moins d’un éclair de lucidité des autorités de régulation. Cette instance, qui réunit notamment le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, n’a fait qu’alourdir les menaces sur le marché immobilier en imposant des règles qui n’ont pas lieu d’être. Les banques commerciales s’autorégulent, la France ayant le plus faible taux de défaut de paiement en zone euro. Malgré une légère amélioration des conditions de crédit, le marché reste confronté à des défis persistants, notamment en ce qui concerne l'accessibilité financière à la propriété et les contraintes réglementaires inadaptées au contexte. Les décisions futures du HCSF et les politiques gouvernementales joueront un rôle crucial dans la détermination de l'évolution à venir du secteur immobilier en France.  

hausse-participation-forfaitaire-mai-2024

Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

illégale-pression-banques-assurance-emprunteur

Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.