Assurance emprunteur : puis-je résilier la garantie ITT ?

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L’assurance dans le cadre d’un prêt immobilier vise à garantir les sommes prêtées si l’emprunteur est victime d’un accident de la vie. Cette protection repose sur diverses garanties qui entrent en jeu en cas de survenance d’un risque couvert. Parmi ces garanties, la garantie ITT ou Incapacité Temporaire Totale de travail qui indemnise en cas d’arrêt de travail. Cette garantie devient inutile quand on arrête de travailler. Cesse-t-elle de facto ? Peut-elle être résiliée ?

Les garanties de l’assurance emprunteur

L’assurance de prêt immobilier intervient dans des situations bien précises qui priveraient l’emprunteur de ressources lui permettant d’assumer sa dette jusqu'au terme :

  • décès

  • perte d’autonomie à 100%

  • invalidité partielle ou totale

  • incapacité temporaire de travail.

Les défauts de paiement pour les autres sinistres non couverts par l’assurance emprunteur relèvent de l’hypothèque ou de la caution.

En cas de survenance d’un risque couvert, l’assurance rembourse à hauteur de la garantie souscrite, et de la quotité d’assurance de prêt dans le cadre d’un crédit en couple. La banque définit elle-même les garanties assurance de prêt immobilier nécessaires pour accorder le financement et doit vous les préciser dans la fiche standardisée d’information qu’elle vous remet obligatoirement lors de votre demande de prêt.

Aux garanties décès et PTIA (Perte Totale et Irréversible d’Autonomie), qui forment le socle immuable de tout contrat d’assurance emprunteur, la banque peut demander que la couverture soit complétée par les garanties invalidité (IPP pour invalidité permanente partielle ou IPT pour invalidité permanente totale), et par la garantie ITT qui couvre les arrêts de travail.

Qu’est-ce que la garantie ITT ?

La garantie ITT (Incapacité Temporaire Totale de travail) est systématiquement réclamée par la banque à toute personne exerçant une activité professionnelle salariée, qui finance à crédit sa résidence principale. Elle est optionnelle dans le cadre d’un investissement locatif pour deux raisons : l’existence de revenus issus des loyers et la possibilité de revendre un bien loué plus facilement qu’un logement principal.

La garantie ITT couvre les arrêts de travail pour maladie ou accident. Pour en bénéficier, vous devez justifier d’une impossibilité complète mais temporaire d’exercer votre activité professionnelle mentionnée dans le contrat. Cette garantie ne peut être activée que sur décision du médecin-conseil de l’assureur sur la base de vos données de santé (avis d’arrêt de travail envoyé sous 48h à la CPAM). Le médecin-conseil pourra procéder à des examens médicaux au cours de congé maladie.

Les limites de la garantie ITT

La garantie ITT est assortie de plusieurs limites :

  • Sa prise d’effet intervient après expiration du délai de carence (qui s’applique à toutes les garanties à compter de la signature du contrat), et sa mise en application à l’issue du délai de franchise qui varie de 15 à 180 jours selon les contrats : les emprunteurs qui bénéficient par ailleurs d’un contrat de prévoyance peuvent souscrire une franchise élevée, ce qui permet de réduire la prime.

  • L’indemnisation ne peut excéder 1 095 jours après délai de franchise. Au-delà, si vous êtes maintenu en arrêt de travail, peut s’appliquer la garantie IPP ou IPT selon le taux d’invalidité.

  • Elle ne couvre jamais les situations de chômage consécutives à un problème de santé : seule la garantie perte d’emploi peut couvrir les conséquences financières d’un licenciement, et uniquement pour les salariés en CDI.

  • Elle peut exclure certains risques, en lien avec l’activité professionnelle exercée (pompier, militaire, etc.), avec l’état de santé (maladies non objectivables, à savoir maux du dos et affections psychiatriques) ou la pratique d’un sport à risques. Certains contrats proposent l’option rachat d’exclusion des MNO ou d’un sport dangereux si dûment déclaré lors de la souscription.

L’indemnité assurance en cas d’ITT

Le remboursement est forfaitaire ou indemnitaire :

  • forfaitaire : la prise en charge est connue dès la souscription ; exprimée en pourcentage de la mensualité, elle ne tient pas compte des éventuelles indemnités reçues des organismes sociaux et de prévoyance. Elle est plus avantageuse que la suivante.

  • indemnitaire : l’indemnisation correspond à la perte réelle des revenus, soit la différence entre le salaire perçu en activité et les indemnités de l’Assurance Maladie et autres organismes de prévoyance.

La fin de la garantie ITT

La garantie ITT cesse normalement de facto lorsque vous faites valoir vos droits à la retraite et au plus tard à vos 65 ans quelle que soit votre situation, sauf exception comme le contrat d’assurance de prêt immobilier April qui prévoit le maintien de cette garantie jusqu’au 31 décembre de l’année du 71ème anniversaire de l’emprunteur si ce dernier poursuit une activité professionnelle rémunérée.

Résilier la garantie ITT : est-ce possible ?

Vous ne pouvez concrètement demander la résiliation de la garantie ITT si vous êtes encore en activité. En revanche, si vous partez à la retraite ou en préretraite, informez-en l’assureur pour éviter de payer pour une garantie qui ne vous est plus d’aucune utilité. Le prestataire ne peut refuser de mettre un terme à la garantie, le risque ayant disparu.

Vous pouvez aussi la jouer plus fine et changer d’assurance de prêt immobilier. Vous avez en effet tout loisir de résilier le contrat en cours à tout moment. La force de la loi Lemoine est de vous permettre de plaquer un contrat d’assurance bancaire pour une offre moins chère, quand vous le jugez opportun.

Mettez les offres en concurrence via un comparateur d’assurance emprunteur et accédez facilement aux contrats les plus compétitifs du marché. Attention : les seniors paient plus cher leur assurance de prêt que les profils plus jeunes. Il faudra arbitrer et vérifier que vous êtes bien gagnant : la nouvelle prime pourrait être plus élevée que l’initiale sur la seule base de l’âge, même avec une couverture limitée aux garanties décès/PTIA.

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.