Assurance emprunteur moins chère : comment profiter de la loi Lemoine en 2023 ?

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La loi Lemoine relative à l’assurance de prêt immobilier a fêté son premier anniversaire le 1er juin 2023. Si vous n’avez jamais entendu parler de cette loi, c’est le moment de réparer cette lacune. En tant qu’emprunteur, vous avez tout intérêt à en profiter car elle permet de faire d’importantes économies. Séance de rattrapage avec Magnolia.fr. 

Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit difficile à exercer

Avant la loi Lemoine 2022, il y a eu d’autres textes réglementaires pour encadrer l’assurance de prêt immobilier. La première en date, la loi Lagarde, est fondatrice, car elle introduit le principe de délégation d’assurance emprunteur. Depuis septembre 2010, vous n’êtes pas obligé de souscrire à l'assurance proposée par le prêteur, ce qui vous donne le droit de choisir une offre alternative potentiellement moins chère, qui présente a minima un niveau équivalent de garanties.

Le libre choix du contrat reste pourtant une gageure, les banques mettant la pression pour imposer leur formule maison, jusqu’à trois fois plus chère que la concurrence. Plus de 85% des cotisations en assurance de prêt sont captées par les bancassureurs. Le législateur s’empare du problème à deux reprises en autorisant le changement d’assurance en cours de prêt. L’emprunteur ne pouvant exercer pleinement son droit, la réglementation lui donne la possibilité d'opter pour un plan B :

  • la loi Hamon de juillet 2014 qui permettait de changer d’assurance de prêt à tout moment durant la première année ;

  • la loi Bourquin de janvier 2018 qui valide la substitution annuelle à date d’échéance au-delà de la première année.

Le rapport de force est toujours déséquilibré, les banques conservant le quasi-monopole sur ce produit… jusqu’à l’entrée en lice de la loi Lemoine le 1er juin 2022 qui devrait faire bouger les lignes.

Comment changer d’assurance de prêt ?

Finie l’obligation de respecter une date d’échéance pour pouvoir changer d’assurance de prêt immobilier. Grâce à la loi Lemoine, vous pouvez, quand vous le jugez opportun, résilier l’assurance en cours et la substituer par une offre à garanties équivalentes qui vous coûte moins cher. En supprimant la contrainte calendaire, la loi Lemoine fait sauter un verrou qui pouvait bloquer le libre choix du contrat.

Vous pouvez changer d’assurance de prêt immobilier dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt. Le coût de l’assurance étant calculé sur le capital restant dû, le gain potentiel est maximisé plus tôt vous engagez la démarche.

Le processus de changement d’assurance emprunteur est relativement simple. Sélectionnez au préalable un nouveau contrat en mettant les offres en concurrence via un comparateur d’assurance prêt immobilier. En quelques clics, vous accédez aux meilleurs contrats du marché qui respectent les exigences de la banque.

Appuyez-vous sur la fiche standardisée d’information (FSI) remise par votre banque lors de votre demande de crédit : elle rappelle vos droits en matière d’assurance emprunteur et liste les garanties requises pour l’octroi du financement. Vous pouvez ainsi choisir en connaissance de cause un contrat alternatif qui affiche une couverture au moins aussi protectrice que le contrat groupe bancaire.

Sachez que la résiliation en assurance est plus simple depuis le 1er juin 2023. Tous les assureurs qui proposent une souscription digitalisée sont tenus d’instaurer un bouton « résiliation » sur leur plateforme en ligne. Même si votre contrat n’a pas été conclu de manière électronique, vous pouvez en profiter pour enclencher la demande de résiliation. Les professionnels ont toutefois jusqu’au 1er septembre 2023 pour se mettre en conformité.

Pour éviter toute contrainte administrative, laissez le processus de résiliation/substitution aux bons soins d’un professionnel. Le rôle d’un courtier en assurance de prêt immobilier prend ici toute son importance. Cet expert vous aidera à sélectionner le contrat d’assurance qui correspond à vos besoins au meilleur prix, dans le respect de l’obligation d’équivalence de garanties, et prendra en charge toutes les démarches auprès du prêteur et du nouvel assureur.

Pourquoi changer d’assurance emprunteur ?

La course au crédit immobilier est semée d’embûches, alors pourquoi s’embarrasser d’une nouvelle corvée une fois le graal durement décroché ? Pour faire des économies ! Qui sont loin d’être cosmétiques ! Il a été dit plus haut que les contrats externes individuels sont jusqu’à trois fois moins chers que les contrats bancaires.

En faisant valoir votre droit au libre choix du contrat en cours de prêt, vous pouvez payer jusqu’à 70% moins cher, tout en étant protégé selon les risques que vous incarnez. Prenons deux exemples concrets.

Exemple 1 :

  • Jean, trentaine sans antécédent de santé et non-fumeur, a emprunté 350 000€ en mai 2022 au taux de 1,49% sur 25 ans, couverts par l’assurance de sa banque au taux de 0,28%. Il résilie l’assurance en mai 2023 et souscrit un contrat alternatif au taux de 0,10%.

Exemple 2 :

  • Marie et Pierre, 35 ans tous deux fumeurs, ont emprunté 180 000€ en mai 2021 au taux de 0,85% sur 20 ans, couverts par l’assurance bancaire au taux de 0,38% avec une quotité assurance de prêt de 100% sur chaque tête. Le couple résilie son assurance en mai 2023 et décroche un contrat alternatif au taux de 0,18% sur chaque tête.

 

Taux assurance bancaire

Coût assurance bancaire*

Taux assurance déléguée

Coût assurance déléguée**

Économies

Exemple 1

0,28%

24 500€

0,10%

8 121€

15 399€

Exemple 2

0,38%

13 680€ x 2

0,18%

5 293€ x 2

14 038€

*sur durée totale

**sur capital restant dû

Vous allez faire de juteuses économies en 2023 grâce à la loi Lemoine. N’attendez plus et comparez les offres en ligne pour accéder sans tarder à la formule qui va faire baisser le coût de votre crédit immobilier et réduira immédiatement votre charge mensuelle de remboursement.

Rédigé par Astrid Cousin | Publié le 15/06/2023 | Modifié le 17/08/2023

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Hausse de la participation forfaitaire en mai 2024 : qui est exonéré ?

À compter du 15 mai 2024, le montant de la participation forfaitaire passe de 1€ à 2€. Après le doublement des franchises médicales en avril sur les médicaments et les transports sanitaires, cette mesure augmente d’autant plus le reste à charge des assurés que ces frais ne sont pas remboursés par les mutuelles santé. Certains patients sont toutefois exemptés et certaines situations d’exonération s’appliquent quel que soit le statut de l'assuré. Voici en détails qui paie et qui ne paie pas la participation forfaitaire sur les consultations médicales. Doublement de la participation forfaitaire Annoncée pour juin 2024, la hausse de la participation forfaitaire se met en place à partir du 15 mai prochain. Les assurés paieront désormais 2€ au lieu de 1€ sur chaque consultation médicale. La participation forfaitaire est une somme qui reste intégralement à la charge de chaque assuré, elle n’est donc pas remboursée par l’Assurance maladie ni par la complémentaire santé. Sur quels actes s’applique la participation forfaitaire ? Elle s’applique quel que soit le médecin consulté (secteur 1 ou 2, généraliste ou spécialiste), que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Peu importe le lieu où se déroule la consultation (cabinet, domicile du patient, dispensaire, centre de soins, urgences à l’hôpital).  Elle concerne également les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale. Qui paie la participation forfaitaire ? Tout le monde doit s’acquitter de la participation forfaitaire. Même dans les situations suivantes, vous devez la régler : Vous souffrez d’une maladie de longue durée (diabète, cancer, VIH, etc.). Vous êtes en arrêt de travail pour maladie. Vous avez été placé en incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Vous touchez une rente d’invalidité. Vous êtes retraité. Vous êtes dans les 5 premiers mois de grossesse (sauf pour actes médicaux qui relèvent des examens obligatoires). Quel est le plafond de la participation forfaitaire ? La participation forfaitaire est retenue sur chaque acte ou consultation. Si vous consultez plusieurs médecins au cours de la même journée ou que le même médecin réalise plusieurs actes au cours d’une même séance, la participation forfaitaire de 2€ s’applique sur chaque acte dans la limite de 4€ par jour. La participation forfaitaire est défalquée des remboursements ultérieurs de l'Assurance maladie. Elle n'est pas prise en charge par les organismes complémentaires dans le cadre de la mutuelle responsable. Le montant maximal est fixé à 50€ par an et par patient, et s’ajoute l’autre plafond de 50€ relatif à la franchise médicale, soit un coût maximal de 100€ par an qui peut pénaliser les patients les moins aisés déjà durement touchés par la maladie. Qui ne paie pas la participation forfaitaire ? Il existe pourtant des cas où la participation forfaitaire ne s’applique pas. L’exonération concerne certains patients et certaines situations permettent d’être exempté. Les exceptions particulières Les assurés suivants n’ont pas à payer la participation forfaitaire : les enfants et les jeunes de moins de 18 ans les femmes enceintes entre le 1er jour du 6ème mois et le 12ème jour suivant la date de l’accouchement les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et l’Aide Médicale de l’État (AME) les titulaires d’une pension militaire d’invalidité ou les victimes de guerre pour les soins délivrés gratuitement par l’État en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension. les victimes d’un acte de terrorisme pour tous leurs frais de santé. Les exonérations pour tous Aucune participation forfaitaire n’est à payer dans les situations suivantes : les consultations chez le chirurgien-dentiste les soins pratiqués par une sage-femme les soins pratiqués par un auxiliaire médical (infirmier/infirmière, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste) une hospitalisation les actes de dépistage du cancer du sein les examens et consultations dans un centre de dépistage anonyme et gratuit du Sida les actes de dépistage de l’amiante les consultations et soins dans une structure psychiatrique sectorisée sans hébergement les consultations d’expertise médicale. Frein à l’accès aux soins Après la hausse historique des tarifs de mutuelle santé en 2024 (jusqu’à +30% sur la mutuelle senior), le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire est un coup dur pour les personnes dotés de revenus modestes. Les résultats d’un sondage Ifop de mars 2024 pour le FHF (Fédération Hospitalière de France) montrent que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Au-delà du temps d’attente pour obtenir un rendez-vous, de la surcharge des services d’urgences et de la dégradation de l’offre de soins, les raisons économiques poussent certaines personnes à renoncer à se soigner. Au cours des 5 dernières années, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin, et dans plus de 40% des cas, les difficultés financières en sont la cause.

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Crédit immobilier : l’illégale pression des banques en assurance emprunteur

Alors qu'on assiste à une timide embellie du marché immobilier grâce à la baisse des taux d’intérêts depuis début 2024, les banques en profitent pour optimiser leurs marges en imposant leur assurance emprunteur malgré le droit au libre choix du contrat. La délégation est en perte de vitesse au profit de la substitution, comme le constate le courtier Magnolia.fr. La seule alternative offerte aux emprunteurs est en effet de faire valoir la loi Lemoine et changer de contrat dans un deuxième temps pour payer leur assurance au juste prix. Libre choix de l’assurance emprunteur : un droit bafoué par les banques Depuis septembre 2010 et l’introduction de la loi Lagarde, tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son prêt immobilier. Un principe fondamental encore et toujours bafoué par les banques, qui n’ont de cesse d’imposer leur contrat groupe au détriment de l’intérêt financier des consommateurs. Une assurance déléguée auprès d’un prestataire externe coûte jusqu’à 60% moins cher que la formule bancaire. La relance du marché immobilier ces dernières semaines, portée par des taux en baisse, ouvre l’appétit des banques. Si elles ont à cœur de prêter à nouveau après le marasme de l’année 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), elles continuent leurs pratiques abusives en matière d’assurance emprunteur, au premier rang desquelles opérer le passage en force de leur contrat maison qui génère des marges pouvant aller jusqu’à 70%. Le marché de l’assurance emprunteur totalise entre 8 et 10 milliards d’euros chaque année, une rente captée à plus de 80% par les bancassureurs.  La substitution d’assurance de prêt immobilier en forte hausse depuis mars 2024 Chez Magnolia.fr, nous observons depuis mars une forte recrudescence des demandes de délégation, non pas en première intention, mais après la signature de l’offre de prêt. Cela illustre les difficultés des emprunteurs à exercer leur libre choix du contrat lors de la demande de prêt. Quasiment plus aucun prêt immobilier n’est accordé sans la souscription à l’assurance bancaire. Après la peur du gendarme, voici venue la peur du banquier. Cette tendance intervient en parallèle d'un redressement du marché immobilier. Entre décembre 2023 et mars 2024, la production de crédits à l'habitat a fait un bond spectaculaire de plus de 50% par rapport à la même période un an plus tôt. Le sursaut s'est produit en février-mars avec le reflux significatif des taux d'intérêts : ils ont perdu environ 50 points de base en un trimestre, ce qui témoigne de l'amélioration des conditions monétaires, génératrice d'une forte concurrence inter-bancaire. Les marges perdues d'un côté doivent être récupérées de l'autre. La loi Lemoine oblitère la loi Lagarde La loi Lagarde est en perte de vitesse, le fait n’est pas nouveau depuis l’entrée en application de la loi Lemoine pour tous en septembre 2022. Si elle donne un coup de griffe au monopole des banques, elle rend ces dernières plus pugnaces dans la captation de clients d’entrée de jeu, dans le but de maximiser les gains sur ce produit ultra juteux. Peut-on parler d’effet boomerang ? La loi Lemoine est une grande avancée pour les droits des emprunteurs. En supprimant la date d’échéance pour pouvoir changer de contrat, elle facilite la démarche et permet à chacun d’accéder à une assurance de qualité au juste prix. Le revers de la médaille est la persistance de la malignité de banques à essayer de contourner tout dispositif réglementaire visant une plus large concurrence dans le but de conserver leurs indécentes parts de marché sur ce produit contraint pour l’emprunteur.